Exploités, pas délinquants : ces enfants que la justice française refuse de voir
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains (TEH) ce 30 juillet, l'UNICEF France alerte sur une réalité encore ignorée : des centaines de mineurs exploités en France sont traités comme délinquants, alors qu’ils devraient être protégés comme victimes.
Vols organisés, trafic de drogue, proxénétisme, mendicité forcée… Derrière ces délits commis par des mineurs en France, une réalité rarement dévoilée émerge : celle d’enfants enrôlés, déplacés, exploités par des réseaux criminels structurés. Une exploitation qui, bien qu’ayant toutes les caractéristiques de la traite des êtres humains, reste largement invisible aux yeux des institutions françaises.
Dans son rapport publié le 30 juillet, intitulé « Victimes avant tout, protéger les enfants contre les exploitations criminelles », l'UNICEF France lance une alerte majeure. Bien que le droit français reconnaisse l’exploitation criminelle des mineurs — l’article 225-4-1 du Code pénal qualifiant la contrainte à commettre des infractions comme une forme de traite — ces enfants sont encore trop fréquemment considérés et traités comme des délinquants. Interpellés, placés en garde à vue et poursuivis devant les tribunaux, ils font face à une réponse pénale, alors même que la France, en vertu de ses engagements internationaux (directive européenne 2011/36/UE, Convention de Palerme), est tenue de les protéger en tant que victimes.