Jeunes et addictions : une spirale inquiétante qui s’intensifie
Les pratiques addictives gagnent du terrain chez les jeunes. Le dernier baromètre Ipsos pour la MACIF met en lumière une hausse des consommations à risque et un mal-être qui s’installe durablement depuis la crise sanitaire.
Les conduites addictives continuent de progresser chez les jeunes Français. C’est le constat posé par la 5ᵉ édition du baromètre « Les addictions et leurs conséquences chez les jeunes », réalisé par Ipsos pour la MACIF auprès de 3 500 jeunes de 16 à 30 ans.
L’étude met en évidence une nette augmentation des consommations de substances à risque, dans un contexte de santé mentale fragilisée depuis la crise sanitaire.
Un mal-être qui tend à se chroniciser chez les jeunes depuis la crise sanitaire
Une spirale de consommations multiples
Selon l’enquête, 9 % des jeunes consomment « régulièrement » (au moins une fois par mois) des substances telles que l’ecstasy, la MDMA, le GHB, les poppers, le protoxyde d’azote ou le LSD. La consommation de cocaïne atteint 8 %, en hausse de 4 points par rapport à 2024.
La situation est tout aussi préoccupante concernant l’héroïne : 11 % des jeunes déclarent en avoir déjà consommé (+4 points en un an) et 8 % en consomment au moins une fois par mois (+3 points). Le temps passé devant les écrans suit la même tendance : 45 % des 16-19 ans y consacrent plus de six heures par jour.
Dans le baromètre, la MACIF décrit « une génération prise dans une spirale de consommations multiples, consciente des risques, mais souvent démunie face à ces addictions ». L’organisme y voit aussi l’expression « d’un mal-être qui tend à se chroniciser chez les jeunes Français depuis la crise sanitaire ».
L’alcool en première ligne
L’alcool reste la substance la plus consommée : 46 % des 16-30 ans (et 32 % des 16-19 ans) en boivent au moins une fois par mois. Parmi eux, 27 % déclarent consommer de façon hebdomadaire ou quotidienne.
Le tabac suit la même logique : plus d’un jeune sur deux a déjà fumé ou fume encore. La proportion de fumeurs quotidiens progresse et atteint 18 % (+3 points par rapport à l’année précédente).
Le cannabis reste, lui aussi, très répandu : 34 % des jeunes déclarent y avoir déjà goûté et 9 % en consomment régulièrement (quotidiennement ou de manière hebdomadaire), un chiffre en hausse de 4 points.
Comme le souligne le baromètre : « la consommation s’uniformise et ne diffère pas selon l’âge des répondants ».
Des conséquences déjà bien visibles
Enfin, les jeunes eux-mêmes rapportent les répercussions concrètes de ces comportements : 77 % déclarent avoir déjà subi des conséquences négatives liées à leur consommation d’alcool ou de drogues, qu’il s’agisse d’accidents, d’isolement, d’échec scolaire, de difficultés financières ou de pensées suicidaires.