Lieux de privation de liberté : les mineurs enfermés, un sujet de "sévère préoccupation"

Dominique Simonnot, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a publié, le 2 juin, son rapport annuel d’activité pour 2021. L'occasion de revenir sur les principales recommandations formulées en faveur des droits fondamentaux des mineurs enfermés.

En 2021, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) a effectué 124 visites de contrôle d’établissements : 29 établissements pénitentiaires, 24 établissements de santé mentale, 14 hôpitaux recevant des personnes privées de liberté (chambres sécurisées), 9 centres de rétention administrative (CRA) et zones d’attente, 7 centres éducatifs fermés (CEF), 9 tribunaux et 32 locaux de garde à vue.

Dans son rapport annuel d'activité 2021, publié le 2 juin*, la Contrôleure générale exprime sa « sévère préoccupation » pour les enfants et adolescents enfermés.  « Ces jeunes personnes sont, très souvent ballotées d’un lieu à l’autre, sans vision d’ensemble de leur parcours global, sans étude longitudinale de leur vie. Ce sont ces petits que l’on retrouve, en amont, placés en foyers ou famille d’accueil, et hélas, en aval, plus tard, sur les bancs des comparutions immédiates. Or, ces enfants sont les nôtres. Ils sont l’avenir de notre société à qui nous devons, collectivement, un contrôle accru – c’est un euphémisme – de leur destinée et de l’ensemble des lieux qui les accueillent », insiste-t-elle.

La CGLPL déplore notamment que les heures d’enseignement délivrées aux mineurs enfermés soient très inférieures à celles des collégiens, lycéens et étudiants de dehors. « La simple raison commande, pourtant, que ces très jeunes gens aux vies presque toujours fracassées soient l’objet d’une attention redoublée. Ce n’est pas le cas », commente-t-elle.