C’est une urgence sanitaire et sociale. Surexposés aux troubles psychiques, les enfants confiés à la protection de l’enfance sont les grands oubliés du soin. Face à l’inertie des institutions, quelques équipes inventent des alternatives thérapeutiques sur le terrain.
Leurs enfances sont marquées par les ruptures et la violence, et leur santé mentale en ressort lourdement affectée. Les rapports successifs du Sénat (publié en juin) puis de l’Assemblée nationale (publié en juillet) dressent un constat sévère : les enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) ou suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont beaucoup plus exposés aux troubles psychiques que les autres, sans bénéficier pour autant d’une prise en charge adaptée.
La Haute Autorité de santé estime que la prévalence des troubles mentaux chez les enfants placés est près de quatre fois supérieure à celle de la population générale ; les syndromes de stress post-traumatique y sont relevés deux à onze fois plus souvent. À l’hôpital, leur présence est massive : à la Pitié-Salpêtrière, 40 % des lits d’hospitalisation à temps plein d’un service étaient occupés par des enfants placés. La Cour des comptes confirme qu’« jusqu’à la moitié des adolescents hospitalisés à temps complet » relèvent d’une mesure de placement.
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