Assistants familiaux : les 15 propositions de l’Ufnafaam pour enrayer l’effondrement

Elles sont 38 000 aujourd’hui, peut-être 15 000 demain. Les assistantes familiales, pilier discret de la protection de l’enfance, alertent sur des conditions de travail intenables. Dans une enquête inédite, l’Ufnafaam relaie leurs témoignages et avance quinze propositions pour sauver le métier.

« C’est un métier magnifique que je ne recommanderais à personne ». L’aveu amer de Valérie, assistante familiale depuis vingt-deux ans, illustre la crise profonde que traverse aujourd’hui cette profession pourtant essentielle à la protection de l’enfance. Pour en mesurer l’ampleur, l’Ufnafaam, la fédération nationale des assistants familiaux et des assistants maternels, a donné la parole à quarante professionnels, tous salariés du secteur public, répartis dans plus de vingt départements. Une parole rare, souvent passée sous silence, qui, lorsqu’elle s’exprime enfin, dessine un portrait inquiétant d’un métier en souffrance.

Un écart croissant entre discours et réalité

Jamais les responsables politiques n’avaient autant vanté l’accueil familial comme l’avenir de la protection de l’enfance. Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance, comme Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, parlaient de la nécessaire « familiarisation » des parcours. L’idée est simple : privilégier le cadre d’une famille plutôt que l’anonymat d’une structure collective. Les bénéfices sont connus et largement reconnus : continuité éducative, attachement plus sécurisé, meilleure stabilité pour l’enfant.

Mais dans la réalité, le quotidien est celui d’une profession fragilisée. Martine Orlak, présidente de l’Ufnafaam, résume ce grand écart : « Nous vivons un moment paradoxal. D’un côté, des décideurs politiques qui n’ont jamais autant parlé de l’accueil familial. De l’autre, un métier essentiel qui traverse une crise grave, avec bien trop de professionnels en souffrance ».