La Fédération française des entreprises de crèches a publié, le 13 juin, les résultats de la 11e édition de son baromètre de satisfaction sur la qualité de service des crèches et micro-crèches en France. Cette enquête a été réalisée avant la publication du rapport IGAS dénonçant des maltraitances dans les crèches.

Réalisé en collaboration avec l’Ipsos, ce baromètre a pour objectif est de mesurer chaque année le niveau de satisfaction des parents concernant la crèche que fréquente leurs enfants.

En effet, « en 2023, la plupart des indicateurs conservent de très bonnes notes moyennes ≥ 8 sur 10 et la tendance à la baisse observée l’année dernière s’efface », souligne la Fédération française des entreprises de crèche (FFEC) dans un communiqué. A noter toutefois, que cette édition du baromètre de satisfaction a été réalisée auprès de 60 148 parents, entre le 14 mars et le 5 avril 2023, soit avant la publication du rapport de l'IGAS sur la "Qualité de l'accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches" du 11 avril.

Plusieurs indicateurs du baromètre repartent « à la hausse ».

  • 93% des parents sont toujours prêts à recommander la crèche de leur enfant
  • 97% des parents déclarent être convaincus que leur enfant est heureux d’aller en crèche
  • La confiance des parents reste à un niveau élevé malgré une légère baisse en 2023 : note moyenne de 8,78/10 soit -0,04pts
  • L’information aux familles décroche une note moyenne de 8,27/10 soit +0,12pts
  • La prise en compte des besoins particuliers et de l’individualité se voit attribuer la note moyenne de 8,37/10 soit +0,04pts

Les professionnels accueillant les enfants obtiennent la note de 8,8/10, « 84% des parents donnant une note de 8 ou plus, et plus de 2 parents sur 5 le considèrent comme parfait ».

49% des crèches manquent de professionnels et plus de 150 000 assistantes maternelles partiront à la retraite d’ici 2030

Pourtant, les parents sont impactés par la pénurie de professionnels et de places. « La constance de l’accueil tout au long de l’année (note moyenne de 8,62/10 soit +0,04pts) et l’amplitude d’ouverture des crèches (note moyenne de 8, 91/10 soit +0,05pts) s’améliorent, tout en restant en deçà des scores 2019 », en raison de la pénurie de professionnels.

Selon l'enquête, 31 % de places de crèches supplémentaires ont été créées de 2011 à 2021, pour seulement +7 % de nouveaux éducateurs de jeunes enfants (EJE) et +20 % de nouveaux auxiliaires de puériculture, ce qui explique « de manière mécanique les 10 000 professionnels manquants recensés en avril 2022 ». La FFEC s'inquiète de ce que « sur le moyen terme, cela pourrait avoir un impact négatif beaucoup plus important sur la qualité de service ».

L’accès à ce mode d’accueil collectif « reste très compliqué pour les parents sans une aide de leur employeur » , constate le baromètre. Plus de 2 parents interrogés sur 5 ont pu bénéficier d’une place en crèche via leur employeur ou celui de leur conjoint. Cela leur permet d'avoir accès à un mode d’accueil collectif (pour 59 % des répondants), de pouvoir reprendre le travail rapidement (52 %) et d'être assurés d’avoir une structure de qualité pour son enfant (48 %). Sans cette possibilité, « 2 parents sur 3 se seraient retrouvés démunis pour faire garder leur enfant », dont 57 % qui n’avaient pas d’autres solutions et 9 % qui ne savaient pas quelle autre solution ils auraient pu trouver.

Depuis 2017, la France connaît une baisse du nombre de places d’accueil (1 368 300 en 2016 vs 1 307 700 en 2020 soit - 60 600 places). Depuis 2016, les créations de places de crèches (+41 800 places) ne suffisent plus à compenser la réduction continue d’assistantes maternelles (787 800 en 2016 vs 710 500 en 2020 soit -77 300 places). 49% des crèches manquent de professionnels et plus de 150 000 assistantes maternelles partiront à la retraite d’ici 2030. « Cette situation empêche près de 160 000 parents de prendre ou reprendre un emploi faute de modes d’accueil adapté à leurs besoins », souligne le baromètre.