Dans cette seconde partie, Jean-Pierre Rosenczveig décrypte le projet de loi sur la protection de l’enfance, analyse l’ordonnance de sûreté de l'enfant voulue par Gérald Darmanin, ainsi que les enjeux de la justice des mineurs.

Dans une récente analyse, vous alertez sur un risque de rupture lié au texte, anciennement appelé « projet de loi Vautrin », concernant la protection de l’enfance : affaiblissement du juge des enfants et montée en puissance de l’administration sociale. Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus dans cette orientation ?

Jean-Pierre Rosenczveig. Le système français de protection de l’enfance a une vraie qualité : il offre une soupape de sécurité. Mais il est exigeant. Les juges des enfants doivent être disponibles, se mobiliser, écouter vraiment. Prendre le temps — une heure s’il le faut — pour parler avec un enfant. Ça ne se règle pas en cinq minutes : s’asseoir, créer une ambiance, écouter, y croire. Et surtout, ne pas changer de juge tous les deux ans. Je suis resté plus de vingt ans au tribunal pour enfants de Bobigny. Aujourd’hui encore, des garçons et des filles de trente ou trente-cinq ans continuent à me donner des nouvelles.

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