Convaincu que les techniciennes de l’intervention sociale et familiale (TISF) sont "le couteau-suisse du travail social", Jean-Laurent Clochard, revient sur leurs rôles dans l'accompagnement de la parentalité. Le responsable du pôle familles de la FNAAPF-CSF plaide en faveur d'une prévention primaire universelle dans la politique familiale. Interview.

La FNAAPF-CSF (Fédération nationale des associations de l’aide familiale populaire) publie un livret sur les techniciennes de l’intervention sociale et familiale (TISF). Ces professionnelles sont-elles encore en quête de reconnaissance ?

Jean-Laurent Clochard. Beaucoup de travailleurs sociaux ne connaissent toujours pas ou connaissent mal les TISF. Ce livret permettra de découvrir qui sont ces professionnelles (90% de femmes) et de faire comprendre l’étendue du champ de leurs interventions. Grâce à leur formation, la TISF est la professionnelle généraliste du travail social, elle est le couteau-suisse du travail social. Elles sont capables à la fois d’intervenir en prévention, en protection de l’enfance, et auprès de familles en très grande difficulté. Les TISF sont les spécialistes de l’accompagnement à la parentalité, des 1000 premiers jours de l'enfant à l'adolescence. La TISF intervient le plus en amont possible pour mettre en place des actions de prévention primaire, d’où l’idée de mettre les caisses d'allocations familiales (CAF) au cœur de notre action, afin de financer des interventions dans le cas de situations familiales qui ne sont pas complètement dégradées. On n’intervient pas à domicile comme on intervient en établissement. Nos professionnelles entrent dans l’intimité du foyer, de la famille, cela demande des compétences, des précautions, une capacité à "aller vers".

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