"Quelle réponse éducative sur la place de la religion dans le suivi à la protection judiciaire de la jeunesse ?". Tel est le titre du guide pratique destiné aux professionnels de la PJJ « afin de faciliter le travail autour de la place de la religion dans le suivi socio-éducatif ».

Les mineurs pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont des usagers du service public. À la différence des professionnels (agents de la fonction publique), ils ne sont pas soumis à l’obligation de neutralité et peuvent manifester leurs convictions religieuses dans le cadre règlementaire prévu.

Un jeune confié à la justice peut-il demander à se rendre dans un lieu de culte ? Est-il possible pour un agent public de prier sur son lieu de travail pendant une de ses pauses ? Un jeune suivi par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) peut-il dire aux autres jeunes quelles sont ses croyances ? Quelle place pour la religiosité dans la prise en charge ? Quelle place pour l'accompagnement spirituel ? Comment faire du fait religieux un sujet de médiation éducative ?

Soutenir les pratiques professionnelles

Ce guide pratique d'une cinquantaine de pages, mis en ligne le 3 janvier, aborde les questions des droits des usagers et devoirs des professionnels, et présente les ressources pédagogiques pour encourager la prise en compte des faits religieux comme un sujet de médiation socio-éducative. Destiné à « soutenir les pratiques professionnelles », le document recense des outils, bonnes pratiques et connaissances permettant aux professionnels de la PJJ d' accompagner la réflexion des mineurs autour de la religiosité.

« La connaissance des faits religieux est un élément de la culture professionnelle des agents de la protection judiciaire de la jeunesse. En effet, ces derniers doivent être à même de répondre de manière neutre à des interrogations de nature spirituelle, y compris religieuses et d’en percevoir les prolongements culturels voire civilisationnels à intégrer à leur intervention éducative », indique la note du 9 juin 2017 relative à l’obligation de neutralité des agents du secteur public de la PJJ.

Il ne s’agit pas pour les professionnels de la PJJ d’entrer dans une discussion sur l’interprétation de textes religieux, mais d'échanger avec le jeune sur la place (ou non) qu'occupe la religion dans sa vie. « L'obligation de neutralité à laquelle sont tenus les agents de la fonction publique ne proscrit pas le dialogue autour des faits religieux, mais celui-ci doit être accompagné. Aborder la place de la religion dans la vie du jeune pris en charge peut être pertinent pour assurer l'évaluation globale de sa situation et proposer un accompagnement socio-éducatif adapté », souligne le ministre de la Justice.