L'unité médio-judiciaire (UMJ) de l’Hôtel-Dieu à Paris a mené une étude rétrospective (2018-2022) sur les victimes de violences sexuelles âgées de moins de 15 ans. Quels sont les profils de ces mineurs ? Qui sont les auteurs notamment dans le cadre intrafamilial ? Laurène Dufayet, médecin légiste, a présenté les données épidémiologiques, lors d'un colloque le 12 septembre à Paris.

Chaque année, l'unité médico-judiciaire (UMJ) de l'Hôtel-Dieu à Paris examine environ 15 000 victimes, tous types d’infraction confondus (agression sur la voie publique, violences conjugales, maltraitance sur enfant ou sur personne âgée, accident de la voie publique…), dont 600 - à 800 ces dernières années - victimes de violences sexuelles. Ce service référent de médecine légale à Paris intramuros est la plus grosse unité médico-judiciaire française en termes de volume d’activité. L'UMJ intervient principalement sur réquisition des officiers de police judiciaire (OPJ) ou de la justice. Les examens médico-légaux de personnes majeures ou mineures victimes de violences sont réalisés uniquement dans le cadre d’un dépôt de plainte ou d’une procédure pénale.

Depuis la réforme de la médecine légale du 15 janvier 2011, on dénombre en France 47 unités médico-judicaires rattachées à une ou plusieurs juridictions. Façade de l'Hôtel-Dieu à Paris. ©AdobeStock

Durant ces cinq dernières années, l'UMJ de l’Hôtel-Dieu a reçu 3057 victimes de violences sexuelles dont 481 mineurs de moins de 15 ans (soit 15,7 %). Qui sont ces enfants et adolescents victimes ? Qui sont les agresseurs notamment dans le cadre intrafamilial ? L'UMJ de l’Hôtel-Dieu a mené une étude* rétrospective sur la période 2018-2022 pour obtenir des données épidémiologiques sur ce sujet. Laurène Dufayet, médecin légiste, en a présenté les principaux résultats, lors des troisièmes journées de la recherche "sur les violences faites aux enfants et adolescents et conséquences vie entière (VEAVE)", le 12 septembre à Paris.

« Il y a peu d’études de grande ampleur faites dans les unités médico-judiciaires françaises. Nous voulions étudier certaines caractéristiques en fonction du statut de l’auteur présumé, notamment son statut intrafamilial. L'étude n'a pas retenu le terme d’ "inceste" car, selon la loi, les cousins ne sont pas considérés comme incestueux. Nous souhaitions que les cousins soient être inclus donc nous avons choisi d'utiliser le terme d "intrafamilial" »,
explique Laurène Dufayet. Et d'ajouter : « L' autre objectif de ce travail était d'étudier si les violences sexuelles faites aux mineurs de moins de 15 ans étaient associées à d’autres formes de violences ».

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