Un guide visant à sensibiliser les professionnels à la problématique des frères et sœurs d'enfants/adolescents porteurs de troubles du spectre de l'autisme (TSA) vient d'être publié. De nombreuses fiches pratiques aident à mettre en place des dispositifs adaptés pour animer des groupes de parole.

« La fratrie de l’enfant porteur de TSA est considérée par nombre de chercheurs et praticiens comme une population à risque dont la souffrance demeure cependant encore souvent dissimulée, soit parce que les parents tendent à évincer la question dans un souci de protection de leurs enfants, soit parce que les frères et sœurs eux-mêmes se retranchent dans le silence pour éviter d’amplifier la souffrance perçue chez leurs parents ». L'université de Lorraine en collaboration avec le centre ressources autisme de Lorraine ont élaboré un guide pratique à l'attention des professionnels concernés par l’accompagnement d’enfants/adolescents porteurs de troubles du spectre de l'autisme (TSA). Ce document a été élaboré dans le cadre d' une recherche-action des groupes fratries pour des enfants et des adolescents de 2018 à 2021.

« Le groupe apparaît comme un chemin de résilience dans un contexte familial organisé autour du handicap du frère ou de la sœur ».

Ce guide a pour but de sensibiliser à la problématique des frères et sœurs de personnes TSA et à mettre en place des dispositifs adaptés pour animer des groupes de parole. «  Les séances clés de l’action ont été formalisées sous forme de fiches techniques, en prenant soin de préciser systémiquement les objectifs spécifiques visés, le matériel nécessaire, l’âge du public concerné, le déroulement de l’action avec des variantes et conseils aux animateurs, ainsi que des références permettant d’asseoir […] Les fiches présentées ici représentent une synthèse des actions charnières ayant ponctué cette expérience. Elles ne constituent en aucun cas un programme de séances à suivre linéairement, mais au contraire un support source d’inspiration à adapter», indiquent les auteurs.

« Une expérience riche pour des adolescents liés par un vécu du fraternel spécifique. Le groupe apparaît alors comme un chemin de résilience dans un contexte familial organisé autour du handicap du frère ou de la sœur. Parler de l’indicible à travers ses différents médias leur a permis de se libérer et leur a donné un espace pour s’autoriser à dire, à "prendre soin" de soi, à exister comme un individu à part entière sans culpabilité », témoigne Sabrina Christophe Clément, psychologue clinicienne, co-animatrice du groupe des adolescents.