Un quart des familles ont déjà été confrontées à la question du cyberharcèlement d’un mineur, parfois dès que leur enfant fréquente l’école primaire, selon la troisième édition de l’étude sur le cyber-harcèlement Caisse d’Epargne – Association e-Enfance/3018 publiée le 17 octobre.

Dans le détail, 15% des enfants en école primaire ont déjà été confrontés au cyberharcèlement. C'est également le cas de 25% des mineurs au collège et de 27% de ceux au lycée. Et plus d’ 1/4 des jeunes déclarent avoir été témoin. « C'est une proportion énorme, qui signifie qu'il n'y a plus de classes ou d'établissements scolaires à présent qui ne vivent pas de harcèlement », souligne auprès de l'AFP Justine Atlan, directrice générale de l'association e-Enfance qui répond au 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques.

Ce développement du cyberharcèlement s'explique notamment par la « fréquentation intense » des réseaux sociaux par les enfants, dès l'école primaire. Ainsi, 86% de la tranche d'âge 8-18 ans sont inscrits sur ce type de site, dont 67% des écoliers, 93% des collégiens et 96% des lycéens.

Les victimes de cyberharcèlement témoignent de lourdes conséquences sur leur santé physique et mentale. 52 % d'entre elles ont ainsi été « perturbées par des insomnies, des troubles de l’appétit ou ont ressenti du désespoir », 51 % ont « rencontré des difficultés dans leur scolarité », 32 % « failli tomber dans des comportements d’addiction », tandis que 31 % « reconnaissent même avoir pensé au suicide ».

Pour la première fois, l'étude se penche sur le cas des enfants auteurs de cyber-harcèlement et participants même involontaires à des campagnes de violence en ligne (6 % des enfants répondants). Les raisons qui les conduisent à cyberharceler sont la « distraction » (47 % le font pour rigoler), la « vengeance » (10 %) ou encore la « volonté d’appartenir à un groupe » (53 %, dont 29 % pour « faire comme les autres » et 24 % de « se faire accepter »). Si 87 % des enfants auteurs de cyberharcèlement déclarent avoir compris les conséquences de leur geste, « 30 % ont réitéré un comportement de cyber-harcèlement ».


Cette étude a été réalisée par l’institut Audirep en juin par Internet, auprès d’un échantillon de 1 200 binômes, composés d’un parent et de son enfant mineur de 8 à 18 ans scolarisés interrogés (soit 2 400 répondants au total).