Le rapport annuel 2024 du Collectif « Les Morts de la Rue », consacré à la mortalité des personnes sans domicile, révèle une augmentation marquée des décès d’enfants et de jeunes « sans chez-soi ». Cette année-là, 4 % des personnes décédées avaient moins de 15 ans, tandis que les 15-25 ans meurent, pour la plupart, directement dans la rue.

En 2024, 1 022 personnes ayant connu un parcours sans-chez-soi sont décédées, dont 912 au moment de leur mort, selon la 13ᵉ édition de son rapport annuel « Dénombrer & décrire » du Collectif « Les Morts de la Rue ». Certaines personnes sont mortes dans la rue, d’autres alors qu’elles étaient hébergées ou prises en charge dans des structures d’urgence ou de soins. Dans de nombreux cas, la cause du décès n’a pas pu être déterminée ; pour 17 % d’entre elles, il s’agit d’une mort violente – noyade, agression ou suicide. L’âge moyen au décès est de 47,7 ans, soit 32 ans de moins que la population moyenne (79,7 ans). Les personnes concernées sont principalement des hommes (82 %), mais le nombre de femmes victimes de la rue est en hausse (13 %).

Le Collectif « Les Morts de la Rue » observe « une augmentation inquiétante des décès d’enfants » : « 4 % des personnes décédées avaient moins de 15 ans, contre 2 % sur la période 2012-2023. »

Des lieux de décès qui changent avec l’âge

Le rapport note que « les lieux de décès varient significativement selon l’âge des personnes ». Chez les plus jeunes, les morts surviennent le plus souvent « en sortie d’institutions, principalement des décès hospitaliers. » Mais à partir de 15 ans, le constat s’inverse : « pour les 15-25 ans, le profil est radicalement différent : près des deux tiers décèdent directement dans la rue, la proportion la plus élevée toutes tranches d’âge confondues. »

« Cette surmortalité en rue des jeunes adultes illustre une vulnérabilité spécifique, possiblement liée à des ruptures familiales et institutionnelles récentes, et à l’impossibilité d’accéder à des aides comme le RSA avant 25 ans », explique le collectif.

Un peu plus tard dans la vie, la tendance s’atténue sans disparaître. Le rapport observe que « chez les 25-45 ans, les décès en situation de rue demeurent majoritaires (46,3 %), avant de diminuer chez les 45-65 ans (30,7 %). »