A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l'association Addictions France rappelle que les addictions (alcool, substances actives…) sont autant une cause qu’un déclencheur de violences conjugales.

«« Les liens entre addictions et violences conjugales sont pluriels car les addictions sont à la fois une cause : une porte d’entrée vers la violence pour les auteurs, et une conséquence : une échappatoire pour les victimes qui supportent des violences quotidiennes ou ont subi des violences intra-familiales dans le passé », explique Addictions France. L'association insiste sur le caractère indispensable de la détection de ces violences au cours des accompagnements en addictologie. C'est dans cette optique que s'inscrit cette fiche repères qui permet « d’outiller les professionnels du secteur de l’addictologie repérant ou faisant face à des situations de violences conjugales dans leur exercice ».

L’alcool est présent dans 40 % des violences familiales

En 2019, la thématique des addictions - et en particulier celle de l'alcool - était relativement absente des débats du Grenelle contre les violences conjugales… même si le sujet est abordé dans la mesure 23 (sur un total de 50). « L’alcool est présent dans 40 % des violences familiales et on constate la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime au moment des faits (alcool, stupéfiants ou médicaments psychotropes) dans plus de la moitié des homicides conjugaux», rappelle une circulaire interministérielle du 2 juillet 2021 relative à la mise en place de référents sur les violences faites aux femmes dans chaque structure d'addictologie, à savoir CSAPA (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie et CAARUD (centre d’accompagnement à la réduction des risques et des dommages). Désigné parmi les personnels médicaux, sociaux ou médico-sociaux de la structure, ce référent - qui suit une formation spécifique dispensée par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) - est chargé de sensibiliser les autres professionnels à la question des femmes victimes de violences et d’identifier des partenaires utiles sur ce champ d'action.