Près de 1,4 million de jeunes étant actuellement sans emploi, ni en formation ni en études, une nouvelle stratégie, structurée autour de 11 mesures, est présentée pour favoriser leur insertion professionnelle.

Le 16 juillet, trois ministres – Élisabeth Borne (Éducation nationale, Enseignement supérieur et Recherche), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Marie Barsacq (Sports, Jeunesse et Vie associative) – ont présenté au Conseil National pour l’Emploi (CNE) une série de propositions destinées à améliorer l’insertion professionnelle des jeunes.

Une insertion difficile malgré des jeunes de plus en plus diplômés

Jamais les jeunes n’ont été aussi nombreux à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur. Pourtant, passer de l’école à l’emploi reste un vrai défi. Un jeune sur trois connaît une période de chômage ou d’inactivité après ses études, et le chômage des moins de 25 ans frôle les 20 %. Le taux d’emploi reste en retrait par rapport à celui de nombreux voisins européens, notamment chez les moins de 19 ans et les jeunes sans qualification. Résultat : 1,4 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans sont aujourd’hui sans emploi, sans formation, ni études (NEETs). Ces difficultés s’expliquent par plusieurs freins : un manque d’information claire sur les débouchés, une priorité souvent donnée aux diplômes plutôt qu’à l’expérience, et un décalage entre les formations proposées et les besoins des entreprises. De plus, les dispositifs publics sont nombreux mais pas toujours bien coordonnés.

Trois axes pour structurer une réponse nationale

Dans le prolongement du plan « 1 jeune, 1 solution », la nouvelle stratégie du gouvernement se structure autour de trois priorités principales.

  • Mieux informer, mieux orienter, mieux former : pour aider les jeunes à identifier les secteurs qui recrutent.
  • Créer un lien plus fort avec le monde de l’entreprise, dès le plus jeune âge et tout au long du parcours.
  • Prévenir les décrochages et accompagner plus efficacement les jeunes les plus éloignés de l’emploi.

Onze pistes pour faire bouger les lignes

Issues de deux mois de concertation avec les acteurs de l’emploi et de la formation, onze premières pistes ont été soumises au débat lors du CNE du 16 juillet :

  1. Améliorer l’accès à l’information sur les débouchés via les plateformes Avenir(s) et « 1 jeune, 1 solution » ;
  2. Renforcer la présence des entreprises dans les actions de découverte des métiers dès le collège, avec une attention particulière à la mixité dans les filières scientifiques ;
  3. Proposer à tous les lycéens professionnels en terminale un accompagnement personnalisé avec France Travail et les Missions Locales ;
  4. Créer 50 000 nouvelles places de formations d’un an en alternance, ciblant les premiers niveaux de qualification ;
  5. Intégrer systématiquement une expérience en entreprise au début du Contrat d’engagement Jeune (CEJ) ;
  6. Former les conseillers emploi à la mobilisation des employeurs ;
  7. Déployer des « task forces » pour inciter les entreprises à s’impliquer davantage (embauches, stages, mentorat…) ;
  8. Assouplir l’encadrement du travail étudiant à temps partiel, afin de faciliter l’équilibre entre emploi et études ;
  9. Renforcer le pilotage de l’obligation de formation des 16-18 ans, en clarifiant les rôles de chaque acteur ;
  10. Étendre les parcours intensifs d’insertion pour les jeunes les plus en difficulté (EPIDE, E2C, service civique, etc.) ;
  11. Mieux structurer et orienter le mentorat vers les publics prioritaires.

La stratégie s’appuie sur l’ensemble du réseau de l’emploi : France Travail, Régions, missions locales, associations, collectivités… mais aussi les entreprises.


Lire aussi

Contrat d’engagement jeune : un filet à mailles larges
Lancé en 2022, le Contrat d’engagement jeune visait les 16-25 ans sans emploi ni formation, avec un accompagnement renforcé. Mais malgré près de 590 000 contrats signés, certains publics restent à l’écart — notamment les jeunes sortis de l’ASE, souvent invisibles dans le dispositif.
Jeunes de 15 à 29 ans : des conditions de vie contrastées en 2025
Entre difficultés économiques, instabilité professionnelle et inégalités vécues au quotidien, les 15-29 ans évoluent dans un contexte contrasté. Les « chiffres clés de la jeunesse 2025 » de l’INJEP dresse le portrait d’une génération aux trajectoires souvent fragiles.