En 2023, l’âge moyen à la première maternité en France atteint 29,1 ans. Une évolution progressive, liée à des changements sociaux et professionnels durables.

Selon une étude de l’Insee publiée le 16 juillet, en France, les femmes deviennent mères pour la première fois à 29,1 ans en moyenne — soit cinq ans de plus qu’en 1974. En 2023, 678 000 bébés sont nés en France de mères âgées en moyenne de 31 ans, contre 29,2 ans en 2019. Un glissement progressif, mais révélateur de l’évolution des parcours de vie.

Des maternités plus tardives… mais pas plus espacées

Ce report de l’âge du premier enfant entraîne logiquement un décalage des naissances suivantes. Pourtant, l’intervalle entre les enfants reste relativement stable. En 2023, les mères qui mettent au monde leur deuxième enfant ont en moyenne 31,6 ans, soit 0,8 an de plus qu’en 2013, et 4,8 ans de plus qu’en 1967. Une évolution parallèle à celle observée pour le premier enfant, sans allongement significatif du temps entre deux naissances.

Études, carrière, contraception : les clés du décalage

Pourquoi les femmes attendent-elles plus longtemps pour avoir des enfants ? Plusieurs facteurs entrent en jeu. D’abord, les parcours scolaires se sont allongés. L’accès des femmes à l’enseignement supérieur s’est généralisé, retardant logiquement l’entrée dans la vie familiale. Ensuite, l’investissement dans la carrière professionnelle est devenu central. De nombreuses femmes privilégient une certaine stabilité financière et personnelle avant de se lancer dans la parentalité. Enfin, les progrès en matière de contraception permettent une maîtrise accrue du moment où l’on souhaite devenir mère.

Un phénomène européen, aux rythmes inégaux

La France n’est pas un cas isolé. En 2023, l’âge moyen à la première maternité dans l’Union européenne atteignait 29,8 ans. Mais derrière cette moyenne, les écarts restent marqués : en Bulgarie, les femmes deviennent mères à 26,9 ans en moyenne, contre 31,8 ans en Italie. Une chose est sûre : partout en Europe, l’âge de la première naissance est en hausse constante depuis une décennie.

Un impact démographique tangible

Ce glissement vers des maternités plus tardives a des conséquences mesurables. Plus on attend pour avoir un premier enfant, plus les chances d’en avoir plusieurs diminuent. Résultat : le taux de fécondité baisse. En France, il est désormais inférieur au seuil de renouvellement des générations, fixé à 2,1 enfants par femme. Une tendance qui contribue au vieillissement de la population et qui pourrait peser, à terme, sur les équilibres économiques et sociaux.

Et demain, quel modèle de parentalité ?

Ces transformations profondes soulèvent des questions cruciales. Faut-il adapter les politiques familiales pour accompagner les maternités tardives ? Mieux articuler vie professionnelle et vie personnelle ? Repenser les rythmes sociaux ? Une chose est certaine : devenir parent plus tard n’est plus l’exception, mais la nouvelle norme.