Le ministère de l’Intérieur a publié, le 16 novembre, les statistiques sur les faits de violences conjugales enregistrées par la police et la gendarmerie en 2022. Les victimes sont en grande majorité des femmes.

Les services de police et de gendarmerie ont enregistré 244 301 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2022, soit une hausse de 15% par rapport à 2021.

La grande majorité des victimes sont des femmes (86 %) alors que les mis en cause sont le plus souvent des hommes (87 %). Les deux tiers des violences rapportées sont d’ordre physique, 30 % d’ordre verbal ou psychologique et 5 % sont des violences sexuelles.

Libération de la parole et meilleur accueil des victimes

Cette augmentation annuelle de 15% est « proche du taux d'évolution annuel moyen constaté depuis 2019 », note le rapport du Service statistique de la sécurité intérieure (SSMSI). « Dans un contexte de par les services de police et de gendarmerie, le nombre de victimes enregistrées a ainsi doublé depuis 2016 », ajoute-t-il.

D’après l’enquête de victimation Genese 2021, seulement une victime de violences conjugales sur quatre signale aux services de sécurité les faits qu’elle a subis. 

Comme en 2021, les départements qui dénombrent le plus de victimes pour 1000 habitants âgés de 15 à 64 ans sont : la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion.

"Les féminicides, eux, ne diminuent pas"

Les chiffres du Ministère de l’intérieur montre que les victimes de violences conjugales continuent d’être « toujours plus nombreuses à se signaler », souligne la Fondation des femmes. Elle déplore toutefois « que les féminicides, eux, ne diminuent pas, ce qui signifie que l’accompagnement de ces femmes doit impérativement s’améliorer ». Selon un bilan publié en septembre par le ministère de l'Intérieur, 145 homicides conjugaux ont ainsi été recensés en France, dont 118 féminicides, quatre de moins qu’en 2021 (lire notre article).

Dans son rapport "Où est l’argent contre les violences faites aux femmes" paru en septembre, la Fondation des Femmes estime à 2,6 milliards d'euros par an le budget minimum que l'État devrait consacrer à la protection des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles en France. En 2023, l'État aura dépensé 184,4 millions d'euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes.