Le Collectif d’associations de la protection de l’enfance des Pyrénées-Atlantiques publie une tribune libre dans Mediasbask pour alerter sur la situation critique du secteur.
Le 20 juin, plus de 200 professionnels, bénévoles et acteurs institutionnels s'étaient réunis pour faire entendre leur voix face à une crise « sans précédent ».
Malgré les investissements financiers du Conseil départemental, le système actuel est considéré comme « asphyxié ». Dans la tribune publiée le 4 juillet, les associations pointent du doigt une « logique gestionnaire » qu'elles jugent inadaptée face aux besoins fondamentaux des enfants. Le constat est clair : « On ne fait ni pire, ni mieux ». Les données collectées par les associations sont alarmantes :
- Accès aux loisirs très restreint : Seuls 38 % des mineurs protégés bénéficient d'activités de loisirs.
- Difficultés scolaires et déscolarisation : Près de 40 % des enfants enregistrent des retards d'apprentissage, et 8 % sont complètement déscolarisés.
- Accès critique aux soins en santé mentale : Seul « un peu plus de 15 % » des enfants présentant d'importantes difficultés psychologiques ont accès à des soins. La quasi-absence de professionnels de santé dans les établissements soulève des interrogations sérieuses sur la prise en charge des psychotraumatismes.
- Accompagnement du handicap complexifié : L'aide aux enfants en situation de handicap est rendue plus ardue par un système jugé « trop cloisonné », ce qui nuit directement aux plus vulnérables.
L'urgence d'établir des normes d'encadrement
Un point d'achoppement majeur est l'absence de normes d'encadrement dans la protection de l'enfance, un cas unique en France. « La protection de l’enfance est le seul secteur où aucune norme n’existe », rappellent les signataires de la tribune. La réalité sur le terrain est souvent loin des recommandations nationales, posant une question essentielle : « Comment, dans ces conditions, assurer la sécurité et la continuité dont les enfants ont besoin ? », interrogent les professionnels.
Déterminés à agir, les participants ont formulé des propositions concrètes, visant à « travailler à partir des territoires » et à coopérer entre acteurs de proximité pour une meilleure coordination. Ils espèrent que cette démarche contribuera à une « coopération renouvelée » et se prolongera lors des assises départementales prévues à l'automne, pour « repenser le logiciel d’un système qui dysfonctionne ».