La deuxième édition du baromètre de la qualité de vie au travail des assistantes maternelles fait le point sur l’état de la profession.

Plus de 17 000 professionnelles ont participé au deuxième Baromètre national de la qualité de vie au travail des assistantes maternelles réalisé au premier trimestre 2021 par l’UNSA-FESSAD et ses partenaires.

Le nombre d’heures travaillées reste fort : 64% travaillent plus de 40 h par semaine, voire 50h pour 24%, auxquelles il faut rajouter tout le travail « invisible », par conséquent non rémunéré : rangement de la maison, ménage, désinfection des jouets, lavage du linge sali par les enfants (bavoirs, serviettes, draps, …), courses et préparation des repas, temps administratif, ... Et ce, avec pour 47% d’entre elles, 4 enfants en simultanée. S’agissant des 44% de professionnelles à temps partiel, plus d’1 sur 2 souhaiterait passer à temps complet, à mettre en relation avec la forte demande de places des parents et la raréfaction des places collectives partout en France et spécialement dans les zones hors grandes agglomérations.

Pour percevoir un salaire décent, ces professionnelles doivent travailler intensément entre 41 h et 50h par semaine avec 4 enfants

En parallèle, le niveau de rémunération évolue peu : 1495 € /mois en moyenne. Il s’agit d’une moyenne de net par mois qui cache une grande disparité : 53% gagnent moins de 1500 € /mois, 18% moins de 1000 € /mois.

Les professionnelles ont indiqué le montant net perçu mais, le plus couramment, elles le font sans défalquer les indemnités d’entretien et de repas perçues en remboursement des frais engagés pour l’enfant, ce qui gonfle artificiellement leur salaire réel. Concrètement, pour percevoir un salaire décent, ces professionnelles doivent travailler intensément entre 41 h et 50h par semaine avec 4 enfants.

Concernant leur santé psychique, plus de 50% de professionnelles se déclarent en souffrance. "Même si 83% ont un bon équilibre vie professionnelle/vie privée, l’ensemble des indicateurs relatifs aux conditions physiques et psychologiques du travail sont inquiétants", précise le baromètre.

Comme beaucoup d'autres professionnelles, les assistantes maternelles ont subi l'impact de la crise sanitaire sur leur charge de travail même si le nombre d'enfants accueillis n'a pas bougé dans 72% des cas. "C'est surtout sur les conditions de travail que l'impact négatif est le plus fortement ressenti, alors qu’il a été faible sur les relations avec les enfants ou les parents", note l'étude.

88% des assistantes maternelles interrogées souhaitent continuer à travailler dans le secteur de la petite enfance (contre 91% en 2018). "La confiance diminue autant dans le secteur en général que dans leur propre avenir. La complexité des textes, leurs enchevêtrements, n’aident pas à développer la sérénité face à l’avenir", ajoute le baromètre.