Alors que la plupart des prestations familiales ont été revalorisées de 1,8 % le 1er avril dernier, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) juge cette hausse insuffisante par rapport à l'inflation.

Selon les modalités de l’article L. 161-25 du Code de la sécurité sociale prévoit que l'augmentation des prestations sociales s'effectue sur la base d’« un coefficient égal à l'évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques l'avant-dernier mois qui précède la date de revalorisation des prestations concernées ».

Or, en 2019 et 2020, cette règle n’a pas été respectée et les prestations familiales ont été nettement sous-indexées. Par exemple, les allocations familiales ont été revalorisées de seulement 0,3% alors que l’inflation tournait autour de 1%.

« Un "rattrapage" serait donc totalement légitime et opportun », juge l'Unaf. De plus, elle juge le mode du calcul de la revalorisation des prestations sociales « complexe » et tend à atténuer les variations importantes. « D’autres modes de calcul permettraient sans doute de mieux refléter l’évolution réelle des prix. Il faut aussi considérer qu’une reprise importante de l’inflation a été constatée sur les mois de février et mars. Or, ces deux mois ne sont pas pris en compte dans la revalorisation intervenant au 1er avril 2022 (elles le seront pour la revalorisation du 1er avril 2023) », poursuite elle.

Décrochage des prestations familiales comparé à l’inflation, mais encore davantage par rapport au niveau de vie moyen et au salaire moyen.

L'Unaf rappelle que le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) a, dans un rapport1 publié en mars 2021, fait état d’un décrochage des prestations familiales comparé à l’inflation, mais encore davantage par rapport au niveau de vie moyen et au salaire moyen.  « L’évolution du montant moyen annuel de la Bmaf (Base qui sert à calculer la revalorisation des prestations) en euros constants montre que le pouvoir d’achat de la Bmaf a perdu 4,5 % entre 1998 et 2019. SI on le compare au niveau de vie moyenne et au salaire moyen le décrochage est encore plus important :  une évolution de la BMAF inférieure de 17,7 % par rapport au niveau de vie moyenne et de 21,4% par rapport au salaire moyen entre 1998 et 2019 ».

Fortes de tous ces arguments et au vu des difficultés de pouvoir d’achat rencontrées en particulier par les familles ayant charge d’enfants, l’Unaf demande « un effort supplémentaire de revalorisation des prestations familiales ».

1 – Rapport l’évolution des dépenses sociales et fiscales consacrées aux enfants à charge au titre de la politique familiale