Un mineur sur trois, âgé de 15 à 17 ans, déclare avoir joué au moins une fois à un jeu d'argent en 2021, selon une enquête. Jeux de grattage, de tirage, paris en ligne, poker … à l’échelle nationale, plus de 300 000 adolescents seraient accros.

« Malgré l’interdiction de vente de jeux d’argent et de hasard (JAH) aux mineurs, dans les points de vente comme sur Internet, la pratique existe », déplore l’enquête Enjeu-Mineurs* menée par la Sedap, association de lutte contre les addictions, avec l’appui de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), dévoilée le 17 février.

Les mineurs interrogés ont, en moyenne, commencé à jouer aux jeux d’argent à 13 ans et 3 mois.

Premier constat : au cours des douze mois écoulés, 34,8% des 15 à 17 ans ont joué au moins une fois à un jeu d’argent contre 32,4% en 2014. Cette pratique, un peu plus marquée chez les garçons, est répandue dans tous les milieux socio-culturels. Les mineurs interrogés ont, en moyenne, commencé à jouer aux jeux d’argent à 13 ans et 3 mois.

Si la proportion de joueurs de 15 à 17 ans est équivalente à celle observée en 2014, la part des joueurs problématiques a, elle, très fortement progressé passant de 11 % à 34,8 %. En rapportant ces résultats à l’ensemble des 15-17 ans, la prévalence est estimée à 4,5 % de joueurs à risque modéré et de 7,6 % de joueurs excessifs. En clair, à l’échelle nationale, 300 000 adolescents ont donc des pratiques inquiétantes.

« Un accès au jeu facilité par des parents, souvent partenaires dans l’achat et la pratique »

Les jeux de grattage (78 %) et de tirage (48 %) sont toujours en tête, les paris en ligne et les paris sur l’e-sport, jugés plus propices aux addictions, sont pratiqués par 28 % et 21 % des joueurs. Les autres jeux pratiqués sont : les paris hippiques (17,7 %), le poker (17,1 %), et des jeux illégaux en France tels que les machines à sous (17,7 %) ou autres jeux de casinos (16,6 %) et les paris financiers (15,9 %). « Les comportements à risque des jeunes concernent peu les joueurs de tirage ou de grattage, mais reposent plutôt sur une pratique diversifiée qui concerne les jeux en ligne légaux et illégaux.»

L’enquête pointe du doigt « un accès au jeu facilité par des parents, souvent partenaires dans l’achat et la pratique.»  Les jeunes utilisent leur argent de poche mais bénéficient aussi d'une participation financière de leurs parents pour financer leur pratique du jeu. Ils jouent le plus souvent avec leurs parents comme partenaires (45,7 % jouent avec leur mère et 35,7 % avec leur père, devant les amis). Un quart des jeunes (23,6 %) déclarent même accéder à des jeux en ligne en utilisant le compte de leurs parents, avec leur accord.

*Enquête réalisée entre le 25 mai et le 25 juin 2021 en ligne par la Sedap auprès d’un un échantillon de 5 000 jeunes âgés de 15 à 17 ans.