Après trois ans de travail, la Commission sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) dresse, dans son rapport final, une liste de 82 préconisations au gouvernement. Une politique publique reposant sur quatre axes principaux : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin, la prévention.

Remis à la secrétaire d'État chargée de l'Enfance, le 17 novembre, le rapport final "Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit" de la Ciivise propose 82 préconisations. Ce document de 730 pages est le fruit de trois ans de travaux, dont le recueil de quelque 30 000 témoignages. La liste de 82 préconisations s'articule autour des quatre axes fondamentaux du travail de la Commission indépendante : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin et la prévention. « Pour sortir du déni, il est nécessaire de mettre en œuvre une politique publique que dessinent les préconisations que la Ciivise formule », soulignent le juge Édouard Durand et la travailleuse sociale Nathalie Mathieu, co-présidents de la commission. Lors du comité interministériel de l'enfance (CIE) du 20 novembre, le Gouvernement fera des annonces sur la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants, « notamment issues des précédents rapports de la Ciivise », indique le cabinet de Charlotte Caubel, dans un communiqué.

Quelques chiffrés clés

- 3,9 millions de femmes (14,5%) et 1,5 million d’hommes (6,4%) ont été confrontés à des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, ce qui représente au total 5,4 millions de personnes. (INSERM-CIASE).
- 160 000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles. Autrement dit, un enfant est victime d’un viol ou d’une agression sexuelle toutes les 3 minutes. (CIIVISE)
- Parmi les témoignages recueillies par la commission, 9 victimes sur 10 sont des femmes.
- 13% des personnes étaient en situation de handicap lors des violences sexuelles.
- 9,7 milliards d’euros, c’est ce que nous coûte le déni des violences sexuelles chaque année. Les deux tiers de ce coût faramineux résultent des conséquences à long terme sur la santé des victimes

Cet article vous intéresse ? Abonnez-vous pour lire la suite

Abonnez-vous maintenant