Le rapport présenté le 29 mars devant la délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale formule 34 recommandations pour pallier une prise en charge "défaillante" des mineurs victimes de violences dans les territoires d'outre-mer.

Décidée en novembre dernier, la première mission d'information de la délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale est consacrée à la lutte contre les violences faites aux mineurs en outre-mer. Le rapport présenté le 29 mars fait état de taux importants de violences physiques, psychiques ou sexuelles dans tous les territoires ultra-marins. Durant quatre mois, les députés Philippe Dunoyer (Nouvelle-Calédonie), Karine Lebon (La Réunion), et Olivier Serva (Guadeloupe) ont mené une vingtaine d’auditions, de responsables d’associations, de représentants des conseils départementaux ou de collectivités territoriales, de dirigeants et chercheurs d’instituts de statistiques, des responsables de structures de soin, de représentants de forces de l’ordre et d’un magistrat. « Un des constats inquiétants est le niveau élevé des violences intrafamiliales dont les mineurs demeurent les victimes directes et collatérales », note le rapport.

Aux Antilles et à la Réunion, l'enquête Violences et rapports de genre (Virage), conduite auprès de 9000 personnes en 2018, a fait apparaître des taux élevés de violences physiques, psychiques et sexuelles. Une femme sur quatre et un homme sur cinq a déclaré avoir subi avant 18 ans au moins un fait de violence dans la famille et l’entourage proche. « Au regard de l’échantillon étudié, cela représente 26% des femmes réunionnaises et martiniquaises ; 27, 5% des femmes guadeloupéennes contre 17,5% des femmes dans l’hexagone », détaille Karine Lebon. Cette même enquête Virage établit que 10 % de l’échantillon des femmes aux Antilles ont subi des violences sexuelles. Les viols et tentatives de viols représentent environ 3% de l’échantillon ultramarin contre 1,5 % pour l'hexagone. A la Réunion, 2,4% des femmes déclarent avoir subi une tentative de viol ou un viol ou avant l’âge de 18 ans.

Cet article vous intéresse ? Abonnez-vous pour lire la suite

Abonnez-vous maintenant