Le ministère de l'Intérieur a publié, le 28 septembre, son bilan statistique "Insécurité et délinquance" pour l'année 2022. « Ce bilan statistique annuel confirme et consolide les résultats de la première photographie de la délinquance en France en 2022, publiée le 31 janvier 2023 », note la Place Beauvau.

En 2022, 84 500 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées par la police et la gendarmerie nationales, note le bilan statistique du ministère de l'Intérieur, soit une augmentation de 11 %.

Toutefois, la majorité des victimes de violences sexuelles, qu’elles soient conjugales, intrafamiliales hors conjugales ou commises en dehors du cadre familial, restent peu identifiées au travers des plaintes enregistrées par les services de sécurité, rappelle le ministère de l'Intérieur. Selon l’enquête Genese (Genre et sécurité), seules 10 % d'entre elles ont déposé plainte dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie en 2020.

Les filles comme les garçons connaissent un pic de violences sexuelles dès l’enfance.

La prévalence de ces violences parmi les filles croît fortement à l’adolescence, avec un point haut de près de cinq victimes de viols enregistrées pour 1 000 filles entre 15 et 17 ans. C’est entre 10 et 17 ans que les filles sont les plus exposées aux agressions sexuelles (environ cinq victimes enregistrées pour 1 000 filles du même âge).

Les garçons sont le plus souvent victimes de viols dans la petite enfance, généralement entre 5 et 9 ans : 0,5 garçon victime de viol pour 1 000 garçons de cet âge. Ce taux décroît ensuite fortement à partir de 15 ans et jusqu’à l’âge adulte.

Les victimes de violences sexuelles (viols et agressions sexuelles) enregistrées sont essentiellement de nationalité française (93 %) et 56 % sont mineures.

Parmi l’ensemble des mis en cause enregistrés, 30 % sont des membres de la famille de la victime : 14 % sont les conjoints (ou ex-conjoints) des victimes et 16 % d’autres membres de la famille. Les hommes sont toujours quasi exclusivement les auteurs des violences sexuelles intrafamiliales : 99 % pour les violences conjugales et 95 % pour les violences intrafamiliales non conjugales.

En 2022, 25 % des auteurs présumés enregistrés pour des faits de violences sexuelles (agressions sexuelles et viols) sont mineurs.

Parmi les auteurs présumés de nationalité française, 28 % sont mineurs contre 10 % parmi ceux de nationalités étrangères. Les mis en cause mineurs de moins de 13 ans représentent 29 % des mineurs de nationalité française contre 13 % des mineurs de nationalités étrangères.