En France, la réponse aux violences sexuelles impliquant des mineurs repose presque systématiquement sur la même mesure : éloigner l’auteur, qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant. Mais cette stratégie protège-t-elle vraiment la victime et favorise-t-elle sa reconstruction ?
C’est la question soulevée par Gilles Séraphin, professeur en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Paris Nanterre, lors de l’audition publique « Mineurs auteurs de violences sexuelles » organisée par la FFCRIAVS les 19 et 20 juin à Paris. Directeur du Centre de recherches Éducation et Formation (Cref) et ancien directeur de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE), il remet en cause la logique binaire qui oppose systématiquement « victime » et « auteur ». Selon lui, cette vision peut même freiner le processus de reconstruction. Sa réflexion s’articule autour d’une interrogation centrale : quelle place accorder aux enfants auteurs de violences sexuelles dans une démarche de soins et de protection de la victime ?