Les réformes s’enchaînent, les dispositifs s’accumulent, mais sur le terrain, les failles demeurent. Médecins, éducateurs, magistrats et associations alertent : la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants ne peut avancer sans prévention, formation et coordination durables entre tous les acteurs de la protection.

C’est un paradoxe que personne ne conteste : plus de quarante plans, rapports ou réformes en vingt ans, et pourtant, les mêmes manques persistent. « On a construit un millefeuille institutionnel sans pilote. L’État agit dans l’urgence, pas dans la durée », souligne Michèle Créoff, membre du collège de la Ciivise.

Mi-octobre, à l’Assemblée nationale, le colloque « Il faut tout un village pour protéger un enfant » a rassemblé psychiatres, juristes, responsables publics et associations autour d’un constat sans détour : la protection de l’enfance demeure morcelée, sans cap ni gouvernance claire. « Nous avons accumulé des dispositifs sans construire de gouvernance. Tant qu’il n’y aura pas de chaîne claire de responsabilité, on restera dans une logique de réaction », a insisté l’ancienne vice-présidente du Conseil national de la protection de l’enfance.

Les violences sexuelles sur mineurs s’inscrivent dans le temps long, celui du traumatisme et du silence. Le retard de révélation, souvent de plusieurs années, rend la détection précoce indispensable et souligne l’importance d’une prévention cohérente, menée dès le plus jeune âge.

Il vous reste % de cet article à lire.

Pour lire la suite, rejoignez notre communauté d’abonnés

Je découvre les offres

Vos avantages

  • L’accès illimité à tous les articles, décryptages, dossiers et interviews de la rédaction
  • Une information vérifiée, analysée et documentée
  • Un média indépendant et animé par des journalistes spécialistes du secteur social et médico-social