Cette série documentaire réalisée par Médecins Sans Frontières partage l’histoire de Kady, Moussa, Aïcha, Madihawa, quatre adolescents originaires du Mali et de Côte d’Ivoire qui essaient de faire reconnaître leur minorité auprès des institutions françaises.

« Quatre mineurs non accompagnés qui devraient être protégés et pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et qui ne peuvent aujourd’hui compter que sur les citoyens solidaires et les associations, dont Médecins Sans Frontières et Utopia 56. Leur quotidien en France et leurs histoires, racontés dans la mini-série "À la maison" mettent en lumière la violence institutionnelle de l’État français contre des enfants dont les droits sont foulés aux pieds », critique Médecins Sans Frontières.

Les quatre épisodes de cette mini-série raconte « une adolescence en exil, entrecoupée de rêves d’enfants, de solitude, de détermination, de violences et d’espoirs ».

Épisode 1- Kady : « Mon enfance s’est terminée quand j’ai quitté mon pays et que j’ai pris la mer »

À 15 ans, Kady s’est enfuie de Côte d’Ivoire pour échapper à son père qui voulait la marier de force. « Mon enfance s’est terminée quand j’ai quitté mon pays et que j’ai pris la mer. Je ne suis plus une enfant parce que j'ai traversé la mer, j'ai dormi dans la rue, j'ai vécu des choses ». Aujourd’hui, elle a un copain, a intégré un CAP et souhaite plus que tout obtenir son diplôme. « La procédure de reconnaissance de minorité permet d'être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance. Elle peut durer plus d'un an. Pendant ce temps-là, aucune prise en charge n'est prévue par l'État », rappelle Médecins Sans Frontières.

Épisode 2 - Moussa : « Mon rêve, c’est d’avoir une place comme tout le monde en France »

​Moussa, 16 ans, vient de Côte d'Ivoire. Il est hébergé dans une maison co-gérée par Médecins sans frontières et Utopia 56 en Ile-de-France et suit des cours avec l'association Droit à l'école. «Ma préoccupation ? Dans mes pensées : comment m'intégrer ici. Mon rêve, c’est d’avoir une place comme tout le monde en France », espère-t-il. La minorité de Moussa n'a pas été reconnue par le juge des enfants. Il a fait appel de cette décision et il est en attente de la décision de la Cour d'appel. « Pendant la période de recours, les mineurs non accompagnés ne peuvent ni bénéficier ni de la protection de l'aide sociale à l'enfance ni des dispositifs prévus pour les adultes. Ils ne peuvent alors compter que sur les associations et les citoyens solidaires », explique MSF.

Épisode 3 - Aïcha « On a vécu sans nos parents à côté de nous, on ne sait pas ce qu'on va devenir demain »

Le rêve d’Aïcha depuis qu’elle est toute petite est de savoir lire et écrire. Parfois, elle se demande ce qu’elle va devenir en France, loin de sa mère restée en Côte d’Ivoire. « Moi, ma maman elle vit mais elle n'est pas à côté de moi. Elle est vraiment très très loin de moi et ce n'est pas facile. Il faut du courage », raconte l'adolescente avec tristesse. « Souvent menée de façon expéditive et suspicieuse, l'évaluation de la minorité aboutit souvent à un refus. Les jeunes qui le souhaitent peuvent alors saisir le juge des enfants. La méconnaissance du système juridique et administratif français, le manque d'accompagnement et la barrière de la langue, les empêchent souvent de le faire, les laissant à la rue livrés à eux-mêmes », déplore l'association.

Épisode 4 - Madihawa « J'ai vraiment envie de devenir un grand basketteur »

Madihawa a toujours été attiré par la France et les Etats-Unis. Sa minorité n'a pas été reconnue par le juge des enfants. « Par mesure de protection, le principe de présomption de minorité doit être appliqué jusqu'à l'épuisement des voies de recours », souligne MSF. Madihawa ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait ; pour l’heure, il rêve de devenir basketteur professionnel.


Une mini-série produite par Médecins Sans Frontières.

Écrite et réalisée par Agnès Varraine-Leca
Filmée et montée par Manon Tarasconi
Mixage : Adrien Vicherat
Traduction : Mandy Duret
Habillage : Loïc Adrien