Le 3 décembre, les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale ont remis au premier plan les défaillances de l’école inclusive : manque d’AESH, accompagnements inachevés, conditions de travail dégradées.
La députée LIOT de l’Ariège, Audrey Abadie-Amiel, a rappelé les obligations de l’État en matière d’accompagnement des élèves en situation de handicap. « La loi de 2005 a posé le principe fondamental de l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. L’incapacité de l’État à assurer le soutien notifié constitue une atteinte grave au droit à l’éducation et même une faute engageant sa responsabilité. »
Elle signale l’ampleur du manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) : « Près de 50 000 élèves en situation de handicap – soit près d’un élève concerné sur sept – n’avaient pas d’AESH à la rentrée 2025. » Dans l’Ariège, « seize AESH ont déjà démissionné depuis juin ». Elle décrit des professionnels « ballottés d’un établissement à l’autre au gré des besoins », avec des effets directs sur les enfants, en particulier « ceux qui sont atteints d’un trouble du spectre de l’autisme ». Elle rappelle enfin que « leur grille de rémunération est insuffisante » et qu’un « temps partiel de 62 % est imposé à la très grande majorité d’entre eux, ce qui les conduit à vivre sous le seuil de pauvreté. »
Des avancées mais des limites
Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, souligne la progression du dispositif : « Le métier d’AESH est devenu le deuxième métier de l’Éducation nationale : 149 000 personnes. » Selon lui, « chaque année, 10 % d’élèves supplémentaires avec une notification d’AESH sont pris en charge ». Il note également que « pour la première fois depuis deux ou trois ans, nous avons autant d’enfants en situation de handicap dans le second degré que dans le premier degré. »
Édouard Geffray reconnaît toutefois des limites importantes : « À la rentrée scolaire, 50 000 enfants n’avaient pas accès à l’accompagnement complet auquel la notification leur donne droit. » Cette situation s’explique, selon lui, par « une croissance annuelle de 10 % » des besoins, difficile à absorber. Renforcer l’accessibilité en plus de la compensation apparaît désormais indispensable. Concernant le statut des accompagnants, le ministre de l'Éducation nationale rappelle que « leur rémunération a augmenté de 13 % en deux ans et plus de 70 % d’entre eux sont en CDI », tout en admettant que « du chemin reste à parcourir. »
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