Jeunes sans domicile fixe, jeunes sortant de l’ASE, en situation de décrochage scolaire ou ayant des problèmes d’addiction… Dans le cadre du contrat d'engagement jeune (CEJ) entré en vigueur le 1er mars, une offre de service dédiée aux jeunes "en rupture" va être déployée. Les associations de lutte contre la pauvreté joueront un rôle essentiel dans ce dispositif qui concernera, cette année, plus de 20 000 jeunes.

En déplacement, le 17 mars, dans un centre d’hébergement d’urgence géré par l’association Aurore, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, ont annoncé  le déploiement du volet du contrat d’engagement jeune (CEJ) dédié aux jeunes "en rupture".

Lancé le 1er mars 2022, le CEJ s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (29 ans révolus en cas de handicap) sans emploi, ni formation, non étudiants et sans projet professionnel défini et souvent hors des radars des institutions, auxquels il ouvre droit à une allocation mensuelle maximale de 500 euros s'ils respectent leurs obligations. Dans le cadre de ce dispositif, ceux qui sont en situation de précarité - jeunes sans domicile fixe, jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), en situation de décrochage scolaire ou ayant des problèmes d’addiction… - vont bénéficier d'un parcours dédié.  En lien avec les missions locales, les associations d'insertion et de lutte contre la pauvreté vont contribuer à la construction d’accompagnements « spécifiques et globaux » visant à répondre à l’ensemble des freins rencontrés par ces jeunes (emploi, difficultés d'accès au logement, santé mentale et addictions, mobilité…).

Plus de 100 millions d’euros seront dédiés en 2022 au financement de ces accompagnements. Plus de 20 000 jeunes seront concernés cette année.

Dans l'immédiat, la mise en place de ces parcours spécifiques, en visant prioritairement les jeunes éloignés de l’emploi, s’appuiera sur la prolongation des démarches d' "aller vers " et des parcours de repérage et de remobilisation déjà portés par les associations dans le cadre de l’appel à projets "100% inclusion". Dès le mois d'avril, des projet régionaux seront publiés afin de sélectionner, à l’été, les opérateurs associatifs qui accompagneront localement des jeunes en rupture, là-aussi, en collaboration avec les missions locales. Enfin, à l’horizon de la rentrée en septembre, un marché national sera lancé afin de « pérenniser les expérimentations engagées par plusieurs associations dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences ». Il concernera prioritairement les jeunes qui ne sont pas en contact avec le service public de l’emploi.

Plus de 100 millions d’euros (hors allocation versée aux jeunes) seront mobilisés en 2022 pour financer ces accompagnements qui concerneront plus de 20 000 jeunes cette année, précise le communiqué des ministères.

Afin de lever le frein de l'accès au logement de ces jeunes, le ministère du Logement va augmenter les effectifs dans les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) chargés du repérage, de la régulation de l’offre et de la demande, et du suivi des dossiers. Ces professionnels travailleront en lien avec les missions locales et les associations de lutte contre la pauvreté. Pour concrétiser ces mesures, le ministère annonce une rallonge budgétaire de 10 millions d'euros pour l’accompagnement vers et dans le logement de ces jeunes en CEJ.