Alors que le Premier ministre va dévoiler, ce mardi 30 janvier, « les priorités du gouvernement » devant l'Assemblée nationale, le collectif de la Dynamique pour les Droits des Enfants réclame à nouveau un ministère dédié à l’Enfance.

En début d’après-midi, ce mardi 30 janvier, Gabriel Attal prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Alors que le Premier ministre va dévoiler sa feuille de route, la Dynamique pour les Droits des Enfants, qui rassemble une trentaine d'associations et de collectifs engagés dans la protection des droits des enfants rappelle dans un communiqué, « l'impérieuse nécessité de placer l'enfance au cœur des priorités gouvernementales ».

« Nous souhaitons insister sur l’indispensable désignation d’un ministre délégué en charge de l’Enfance, ou, à minima, le rattachement au Premier ministre d’un secrétariat d’Etat dédié à ces questions, disposant d’un poids politique important, de moyens humains et financiers suffisants et d’une tutelle claire sur les administrations qui travaillent sur les sujets liés à l’enfance », défendent les organisations.

« Un ministre dédié aurait constitué un signal fort et offert une capacité d'action à la hauteur des enjeux liés à l'enfance ».

Suite au remaniement, le collectif exprime sa déception face à l'absence d'un ministre de l'Enfance de plein exercice, une demande exprimée de longue date et partagée notamment par le Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE). « Un ministre dédié aurait constitué un signal fort et offert une capacité d'action à la hauteur des enjeux liés à l'enfance. Cette absence compromet l'élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des enfants et des jeunes de manière transversale et intégrée, permettant de sortir de la logique de silo qui nuit encore aux politiques de l'enfance et, in fine, aux enfants », fait valoir la Dynamique pour les Droits des Enfants.

« Nous appelons le gouvernement à agir sans délai pour garantir un avenir meilleur pour l’enfance »

Le 24 janvier, Catherine Vautrin à la tête du ministère XXL du Travail, de la Santé et des Solidarités s'est vue attribuer par décret la préparation et la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines de la parentalité et de l'enfance, et « notamment de l'accueil de la petite enfance et de la protection de l'enfance ». Les associations déplorent ce choix qui entérine « la fin du rattachement de ces compétences au Premier ministre ».


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« Le rattachement du secrétariat d'État à Matignon avait permis - à défaut d'un vrai portage ministériel - la création du comité interministériel à l'enfance, sous l'égide de la Première ministre », souligne la Dynamique pour les Droits des enfants, coordonné et fondé par SOS Villages d'Enfants.

Le collectif égrène l'ensemble des dossiers encore en souffrance qui nécessite une « une attention urgente » et « développement d'une stratégie multisectorielle basée sur les droits de l'enfant et sur leurs besoins » : les carences du système de protection de l'enfance, les enfants sans-abris, la crise de la pédopsychiatrie et plus généralement de la pédiatrie ou encore l'asymétrie d'accès aux droits en Outre-mer. « Nos organisations demeurent mobilisées et attentives à la prise en compte réelle des enfants et des adolescents, en particulier les plus vulnérables, dans les politiques publiques françaises comme à l’international. Nous appelons le gouvernement à agir sans délai pour garantir un avenir meilleur pour l’enfance », insistent les associations. Reste à voir à présent si le message sera entendu par Gabriel Attal.


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