Selon les données du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse, 24 % des jeunes de 18 à 30 ans affirment avoir été en situation de non-recours au cours des douze derniers mois et 33 % déclarent ne pas savoir s’ils ont bénéficié de tous les droits auxquels ils pouvaient prétendre. D’après une analyse secondaire des données du Défenseur des droits, 35 % des 18-30 ans rencontrent parfois (25 %) ou souvent (10 %) des difficultés pour remplir leurs démarches administratives contre 17 % pour les plus de 30 ans.

À partir d’un exemple de dispositif mis en œuvre sur le territoire d’une grande ville de province par un centre communal d’action sociale (CCAS), le rapport de l'INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire) intitulé "Agir sur le non-recours des jeunes en rupture de logement" examine les effets d’une action publique centrée sur l’aide à l’hébergement dont l’objectif est d’intervenir en prévention ou en soutien des ruptures de parcours des jeunes âgés de 18 à 25 ans. "C’est parce que ce dispositif joue un rôle pionnier en matière de lutte contre le non-recours des jeunes qu’il est intéressant de l’étudier, à la fois pour ce qu’il fait aux parcours des jeunes bénéficiaires, mais aussi pour ce qu’il fait aux pratiques professionnelles", précise Benjamin VIAL, chercheur et formateur en sciences sociales et auteur de ce rapport.

La présentation détaillée de quatre parcours de jeunes ayant bénéficié du dispositif permet de rendre compte des situations de précarité vécues, puis d’éclairer l’importance du logement dans les processus d’autonomisation, en montrant notamment de quelle façon la précarité résidentielle déstabilise les parcours d’insertion.