Les associations de solidarité appellent le gouvernement à « répondre immédiatement » à l’ « urgence sociale » et adresse ses propositions pour le futur "Pacte des solidarités" parmi lesquelles la généralisation de la tarification sociale des cantines scolaires.

« La revalorisation annuelle des minimas sociaux au 1er avril doit absolument s’établir au-dessus de l’inflation subie par les ménages modestes depuis un an ». Dans ce contexte de crise sociale, la trentaine de fédérations et d'associations de solidarité réunies au sein du collectif Alerte a interpellé, le 13 mars, le gouvernement sur l’urgence de mesures de réduction de la pauvreté. « Le nombre de ménages qui dépendent de l’aide alimentaire a progressé de 10 % en 2022 selon les Banques alimentaires. Plus d’un foyer sur cinq a souffert du froid d’après le baromètre 2022 du Médiateur de l’énergie », déplorent les associations. Le "Pacte des solidarités" - nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté - qui doit être conclu à la mi-mars par le gouvernement et les collectivités doit comprendre des «mesures structurelles» pour réduire la précarité, insiste le collectif.

Le collectif Alerte demande notamment « 100 % de réponse aux demandes d'hébergement des familles d'ici 2027 », un « abondement des fonds de solidarité pour le logement afin d'aider au paiement des factures d'énergie » ou encore « la généralisation de la tarification sociale des cantines et une tarification sociale de l’eau ».

« Déjà affaiblis par la crise sanitaire, les ménages démunis subissent l'inflation de plein fouet. Comme souvent, c'est dans un silence angoissé qu'ils endurent de nouvelles privations », a déploré le Secours catholique dans un communiqué.

Avec 5 euros par personne et par jour « pour toutes les dépenses du quotidien», les plus démunis sont confrontés à des «arbitrages forcément impossibles», et doivent choisir entre «se nourrir, se déplacer ou se chauffer », avertit l'association.

Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, a récemment décliné les détails d'un programme dénommé "Mieux manger pour tous", doté de 60 millions d'euros, et qui vise à aider les réseaux d'aide alimentaire à s'approvisionner en produits de qualité. Mais pour le Secours catholique, ce type de mesures est « très loin d'apporter une réponse aux millions de ménages obligés de réduire chaque semaine le contenu de leur caddie ».