Malgré des promesses de « travaux cruciaux » faites en novembre 2023, l'UFNAFAAM, association nationale regroupant des assistants maternels et familiaux, dénonce une « inertie gouvernementale » et un « sentiment profond d’abandon et de mépris ».

Quand invisibilité rime avec inconsidération

Le secteur des assistantes maternelles est à bout de souffle. Invisibles depuis trop longtemps, ces professionnel·le·s qui répondent à une majorité des besoins en places d’accueil pour enfants sont aujourd’hui encore plus invisibilisé·e·s par un
gouvernement qui, malgré ses promesses, peine à agir. Depuis novembre 2023, des travaux cruciaux devaient être réalisés pour répondre aux attentes de celles et ceux qui, chaque jour, accueillent et accompagnent les enfants de France dans leurs premières années, parfois les plus importantes de leur vie. Pourtant, les engagements pris semblent s'être évaporés, laissant un sentiment profond d’abandon et de mépris.

La promesse non tenue

En novembre dernier, les assistantes maternelles attendaient avec espoir des
mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail et revaloriser un métier essentiel. Mais ces attentes ont été trahies par une inertie gouvernementale. Tandis que la fédération des entreprises de crèches (FFEC) reçoit des rassurances de Sarah El Hairy, les ministres censées porter les besoins des assistantes maternelles restent silencieuses. Ni Catherine Vautrin, ni Sarah El Hairy ne semblent prêter une réelle attention à ces acteur·rice·s de l’accueil, piliers pourtant invisibles de la structure qui soutient des milliers de familles françaises.

« Les assistantes maternelles représentent une part prépondérante des solutions
d’accueil en France »

Un secteur qui porte la majorité des besoins

Les assistantes maternelles représentent une part prépondérante des solutions
d’accueil en France. Elles sont là où les crèches ne peuvent répondre à toutes les
demandes, là où les familles cherchent un accompagnement humain et personnalisé. Et pourtant, elles doivent faire face à une inconsidération grandissante. Ce paradoxe est insupportable : comment peut-on ignorer celles et ceux qui prennent soin des enfants, qui permettent aux parents de travailler, qui participent à la cohésion sociale et économique du pays ?

L’invisibilisation systémique

L’invisibilité des assistantes maternelles est le symptôme d’un problème plus vaste : une société qui peine à reconnaître la valeur des métiers du soin et de l’accueil. Ce phénomène est renforcé par l’absence de soutien politique, de revalorisation financière, et de reconnaissance symbolique. Ces professionnel·le·s travaillent dans des conditions souvent précaires, avec un salaire qui ne reflète en rien l’importance de leur rôle.

Un appel à la considération

Nous, représentant·e·s de l’UFNAFAAM, ainsi que les milliers d’assistantes
maternelles en colère, lançons aujourd’hui ce cri d’alarme. Nous demandons à ce
que le gouvernement s’empare enfin des enjeux qui nous concernent. Il est impératif de tenir les promesses formulées il y a des mois. Il est grand temps de reconnaître notre rôle, de nous soutenir, et d’agir pour rendre visible l’invisible.
Nous sommes déterminé·e·s à ne pas laisser notre voix s’éteindre. L’inconsidération dont nous faisons l’objet est un affront non seulement à notre métier, mais à toutes les familles que nous soutenons au quotidien. Nous ne cesserons de nous battre pour obtenir le respect, les moyens et les actions nécessaires à la dignité de notre profession.

Martine Orlak, présidente et Sandra Onyszko, directrice de la communication de l’UFNAFAAM