Le gouvernement revient sur sa décision de supprimer près de 14 000 places d’hébergement d’urgence d’ici fin 2023. « Il est insupportable d'avoir des familles avec enfants à la rue cet hiver », reconnait le ministre délégué à la Ville et au Logement.

Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement a annoncé, le 28 octobre, sur Franceinfo, que le gouvernement renonce finalement à supprimer 14 000 places d'hébergement d'urgence en 2023 comme il le prévoyait jusqu'ici le projet de loi de finances (PLF) 2023.

« Après un gros travail entre le gouvernement et la majorité gouvernementale, on a décidé de réinscrire 40 millions d’euros sur le budget 2023 sur l’hébergement d’urgence. Ça correspond à une stabilisation du nombre de places pour l’année 2023. Donc la baisse qui était annoncée est supprimée »,  explique le ministre à l’AFP.

Il y aura finalement entre 197 000 et 198 000 places ouvertes en 2023, a promis le ministre délégué à la Vile. « Dans la situation actuelle, compte tenu notamment de notre volonté de ne pas laisser un enfant à la rue, ça nous a paru important d’avoir cette prise en compte de la situation et de rester au même niveau »,  déclare Olivier Klein.

La veille de cette annonce, dix maires socialistes et écologistes de grandes villes Strasbourg, Rennes, Lyon, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Nancy, Rouen, Grenoble, Nantes et Villeurbanne) dénonçaient les fermetures dans une lettre à la Première ministre Élisabeth Borne, jugeant « intolérables » ces « mises à la rue pures et simples ». « Nous vous demandons d’appliquer le droit pour garantir un toit à toute personne vulnérable à la rue », écrivent-ils.

« La victoire du bon sens ET DE LA LUTTE », a salué Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement (CAU) sur Twitter. La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et Jamais sans Toit expriment également sur twitter leur satisfaction à l'annonce de cette décision.

Le ministre délégué à la Ville et au Logement veut aller encore plus loin qu’une simple gestion « thermomètre » des hébergements d’urgence. « La volonté du gouvernement, c’est de ne surtout pas reprendre une gestion de l’hébergement d’urgence au thermomètre, et cette position ne remet pas en cause non plus la priorité du gouvernement d’aller vers un nouveau plan quinquennal pour le logement d’abord, parce que notre objectif est bien de sortir les personnes de la rue. », indique-t-il.