Elisabeth Borne, la Première ministre a annoncé, le 3 septembre, sur RTL l'interdiction prochaine de la puff, la cigarette électronique jetable qui rencontre un grand succès auprès des collégiens et lycéens.  Cette mesure s'inscira dans un plan antitabac prévu sur la période 2023-2028.

« Le gouvernement présentera prochainement un nouveau plan national de lutte contre le tabagisme avec notamment l'interdiction des cigarettes électroniques jetables, les fameuses “puffs”, qui donnent de mauvaises habitudes aux jeunes », a annoncé la Première ministre, invitée de l'émission Focus Dimanche.

Arrivée en France en 2021, la Puff, mini-cigarette électronique à usage unique avec ses saveurs sucrées ou fruitées, ses emballages aux couleurs vives et son prix modique allant de 8 à 12 euros pour 500 bouffées, est très prisées des adolescents, alors que la cigarette électronique est interdite aux mineurs. En février, François Braun alors ministre de la Santé s'était déjà inquiété de la popularité des "Puffs" auprès des jeunes. Ces e-cigarettes jetables sont promues auprès des jeunes notamment sur des réseaux sociaux comme TikTok.

Parmi les adolescents utilisant la "Puff", 28 % ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit

Selon les derniers chiffres publiés par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), l’utilisation de ces Puffs à triplé entre 2017 et 2022. D'après une étude d'ACT-Alliance contre le tabac réalisée en juillet 2022, 13% des adolescents âgés de 13-16 ans ont déjà essayé la "Puff" - soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique - et 9 % indiquent en avoir déjà acheté. De plus, parmi les adolescents utilisant la "Puff", 28 % d'entre eux ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit.

En mars, l'Académie de médecine a mis en garde, sur ces produits qui sont un « piège sournois pour les enfants et les adolescents ». Les Sages alertaient sur le fait que cette e-cigarette représente « un nouveau mode d’entrée dans l’addiction à la cigarette, renforcée ensuite par l’usage de "Puffs" contenant de la nicotine ». Et d'expliquer «Le taux de nicotine - pouvant s'élever jusqu'à 20 milligrammes par millilitre - présent dans la puff peut créer une forte dépendance et constituer une porte d'entrée vers le tabagisme” et "certaines 'Puffs' peuvent en effet contenir jusqu’à 5 % de nicotine" ». (lire notre article).

« Elles donnent des mauvaises habitudes aux jeunes. On peut dire que ce n'est pas de la nicotine, mais c'est un réflexe et un geste auquel les jeunes s'habituent. C'est comme ça qu'ils vont vers le tabagisme », a poursuivi Elisabeth Borne.

Composée de plastique et d'une batterie au lithium, la puff est également un déchet dangereux pour l'environnement avec un risque de pollution importante. En Europe, plusieurs pays comme l’Allemagne, la Belgique, ou l’Irlande ont déjà interdit les Puffs.