L'UNICEF France demande qu’un « un axe entier » du futur Pacte des solidarités - dont la signature doit avoir lieu à la mi-mars - soit consacré à des actions pour les enfants en situation de précarité.

En mars 2022, la France remettait son plan d’action à la Commission européenne concernant la mise en œuvre de la Garantie européenne pour l’enfance, qui met l'accent sur les enfants en situation de pauvreté et leur accès aux services. Pourtant, un an après, « plus d’un enfant sur cinq vit toujours sous le seuil de pauvreté en France », déplore l'UNICEF France.

Pour mémoire, la Commission européenne a adopté, le 24 mars 2021, une recommandation du Conseil de l’UE établissant la Garantie pour l’enfance. Concrètement, les 27 États membres de l'UE doivent garantir un accès effectif et gratuit à des structures d'éducation et d'accueil de la petite enfance, à la scolarisation et aux activités périscolaires, à au moins un repas sain chaque jour d'école et aux soins de santé, ainsi qu'un accès effectif à une alimentation saine et à un logement adéquat. En adoptant la Garantie pour l’enfance le 14 juin 2021, les États membres, dont la France, se sont engagés à la décliner au niveau national, par le biais d’un plan d’action allant jusqu’en 2030 (lire notre article).

« Alors que la situation économique et sociale se détériore pour de nombreuses familles, notamment dans le contexte de hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, la vigilance et les actions doivent être accrues pour faire face à la pauvreté infantile », réclame l’association, dans un communiqué du 7 mars. Et d’ajouter :« L’objectif, prévu par les États Membres et la Commission Européenne, de déployer des mesures et des moyens d’ampleur en 2023 pour opérationnaliser cette Garantie, doit être tenu ».

"Nous appelons l’État et les collectivités territoriales à se mobiliser"

L’UNICEF France considère que le Pacte des solidarités, préparé depuis novembre dernier par Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités - et dont la signature a été annoncée pour la mi-mars - est « le cadre idéal » pour transcrire la Garantie européenne pour l’enfance. Dans la continuité de la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté (2018-2022), ce plan doit toutefois « renforcer l’approche multidimensionnelle » de lutte contre la pauvreté, poursuit l’association.
Elle souhaite donc qu’un « un axe entier » du Pacte des solidarités soit consacré à l’enfance, et d’y associer les acteurs majeurs de sa mise en œuvre tels que les Départements et les communes.

« Il est choquant et même inadmissible qu’un pays comme la France compte un nombre aussi élevé de familles et d’enfants sans-abri. C’est sur les enfants que les conséquences de la pauvreté sont les plus importantes, puisque les privations qu’ils subissent affectent leur développement, leur vie quotidienne dans tous les domaines, et obèrent leur avenir », alerte Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.

« Les enfants doivent être la priorité absolue de la lutte contre la pauvreté. Nous appelons l’État et les collectivités territoriales à se mobiliser sur la mise en œuvre de la Garantie européenne pour l’enfance », insiste-t-elle.