Emmanuel Macron a envisagé de sanctionner « financièrement » les familles lors d'une rencontre le 3 juillet dans la soirée avec les forces de l'ordre à Paris.

« Il faudrait qu'à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles », a affirmé le chef de l'Etat lors d'un échange avec six policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) dans une brasserie du nord de Paris, rapporte le Parisien. « Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a expliqué Emmanuel Macron, dont le déplacement n'avait pas été annoncé en amont par la présidence.

Dans une circulaire relative au traitement judiciaire des émeutes adressée aux parquets le 30 juin (lire notre article), Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice rappelle : « Lorsque les circonstances le justifieront et sous réserve que les éléments de l’enquête permettent l’établissement des éléments constitutifs, des poursuites sur le fondement de l’article 227-17 du code pénal pourront être envisagées à l’égard des parents pour lesquels de graves manquements à leurs obligations légales pourraient être constatés au point de compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation du mineur ».

« Punir les parents pour des faits commis par leurs enfants cela s 'appelle la responsabilité pénale du fait d autrui, démarche condamnée par les grands principes du droit », commente Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat honoraire et ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny, dans un post Linkedin.  et d'ajouter : « arrêtons de laisser à croire que les mineurs sont à l'origine des violences urbaines parce qu un tiers des interpellés étaient mineurs ».

Malgré le calme relatif qui a marqué les dernières nuits, Emmanuel Macron a assuré ne pas considérer que « c’est derrière nous. On verra ce que donneront déjà les 13 et 14 juillet prochains, et encore les mois qui viennent », a-t-il affirmé, demandant aux forces de l’ordre de « rester en alerte maximale ».

Emmanuel Macron a reçu ce 4 juillet, 220 maires dont les communes ont connu des dégradations suite aux émeutes provoquées par la mort de Nahel.

(avec AFP)