Une étude de la direction de l'évaluation de la prospective et de la performance du ministère de l'Education nationale (Depp) met en exergue les profils d’élèves du primaire qui semblent davantage prédisposés à la réussite scolaire en fonction notamment de leur niveau d’entrée en CP et de leur environnement socio-économique.

Dès l'entrée en CP, les performances scolaires sont en partie prédéterminés par le profil social des élèves. Mais tout n'est pas figé. Ainsi, la moitié des élèves les plus en difficulté à l’entrée en CP ne le sont plus en CM2, aussi bien en français qu’en mathématiques. Mais cette progression de ces élèves dépend beaucoup du profil socio-économique du milieu familial de l’élève. « Si environ 20 % des élèves les plus faibles en CP progressent vers les deux groupes les plus performants en CM2, cela concerne plus souvent des élèves issus des milieux plus favorisés économiquement et ayant un capital social et culturel plus important. Ce lien est plus marqué en mathématiques qu’en français », met en évidence l'étude publiée en mai.

Le capital culturel, déterminé dans l'étude par le nombre de livres détenus dans le foyer familial de l'enfant, joue un rôle important.

En mathématiques, 74,4% des élèves les moins performants à l’entrée en CP ne détenant aucun livre au sein de leur foyer ne connaissent pas de changement de groupe en CM2, contre 26,2 % de ceux qui déclarent en posséder 200 ou plus. En français, ces pourcentages sont respectivement de 62 % et 30,6 %.

Les élèves dont l'un au moins des parents est titulaire d’un diplôme de l'enseignement supérieur connaîtront entre le CP et le CM2 une progression positive ou très positive. L' étude fait apparaître un autre critère déterminant : « Quant au lieu de naissance des parents, il semble aussi avoir un effet plus marqué en mathématiques, les évolutions étant plus favorables chez les élèves dont les deux parents sont nés en France », ajoute la direction de l'évaluation de la prospective et de la performance du ministère de l'éducation nationale.

De plus en plus prises en compte dans les études, les compétences socio-comportementales sont désormais considérées comme liées à la réussite scolaire. La Depp les a abordées  au travers d’un questionnaire relatif à l’estime de soi auprès des élèves en fin de CM2. « À la fin de l’école primaire, plus de la moitié des élèves se déclarent tout à fait d’accord avec l’affirmation "Je suis content de moi ". Ce sentiment est plus prononcé chez les garçons que chez les filles (62,1 % contre 56,2 %) », précise l'étude.


"Panel des élèves entrés en CP en 2011 - Performances à l’école élémentaire selon le niveau scolaire initial et l’origine sociale", note d'information n° 22.14 DEPP, mai 2022