Le dispositif "Mon Psy" est entré en vigueur  le 5 avril. Il permet aux patients, de plus de 3 ans et atteints de troubles psychiques légers à modérés, de bénéficier de plusieurs séances d'accompagnement psychologique dans l’année.

Le dispositif  " MonPsy " s’adresse aux Français souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité « légère à modérée », selon la plateforme :

  • enfants et adolescents (dès l’âge de 3 ans), en situation de mal-être ou souffrance psychique d’intensité légère à modérée, pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage (famille, milieu scolaire, médecin, etc.) ;
  • patients adultes de 18 ans ou plus en souffrance psychique présentant :
  • un trouble anxieux d’intensité légère à modérée ;
  • un trouble dépressif d’intensité légère à modérée ;
  • un mésusage de tabac, d’alcool et/ou de cannabis (hors dépendance) ;

Le trouble du comportement alimentaire est accepté dans le dispositif à condition qu’il ne présente pas de signe de gravité. En cas « de risques suicidaires » ou d’apparitions de troubles « plus sévères », le ministère de la Santé précise que le patient sera « orienté vers des soins plus spécialisés ».

Concrètement,  après avoir été orienté par son médecin, le patient choisira un psychologue parmi les professionnels partenaires afin de bénéficier de 1 à 8 séances remboursées par an, en fonction de ses besoins. Le montant de ces consultations s’élève à 40 € pour l’entretien d’évaluation et 30 € pour les séances de suivi. Le remboursement par l’assurance maladie est de 60%, et celui par les complémentaires/mutuelles est de 40%.

Pour l'heure, seuls 1.300 candidatures de psychologues ont été reçues par l'Assurance maladie sur 18 000 professionnels qui exercent en libéral. Parmi elles, 600 ont été validées, donnant lieu à une convention avec l’assurance maladie. Le ministère des Solidarités et de la Santé a prévu une enveloppe de 50 millions d’euros pour financer le dispositif pendant l’année 2022, ce qui équivaut à la prise en charge de 200 000 patients.

Appel au boycott du collectif ManifestePsy

Réunis au sein du collectif ManifestePsy (plus de 7 700 membres), un certain nombre de professionnels critiquent la nécessité d’une consultation préalable par un médecin. Ils estiment, par ailleurs, que le dispositif est trop restrictif (seuls les cas "les plus légers" pourront leur être adressés) et que les tarifs des consultations sont insuffisants. Ils réclament notamment une augmentation des postes de psychologues dans les structures de service public et du secteur social et médico-social et une revalorisation de leur rémunération.  « A titre liminaire, nous rappellerons au président de la République et à son ministre des solidarités et de la santé que le libre accès au soin psychique prodigué par des psychologues existe dans son principe noble, inconditionnel et gratuit, depuis une soixantaine d’années au sein de structures hospitalières et médico-sociales publiques. Or ces établissements ne sont plus en capacité d’effectuer leur mission (les listes d’attente pour la prise en charge de nouveaux patients varient de plusieurs mois à quelques années) parce que les gouvernements successifs les ont laissés progressivement dépérir en limitant leurs moyens et en transformant leur esprit », soulignent, le 29 mars, 2000 psychologues dans une tribune parue dans le journal Le Monde.

Arrêté du 8 mars 2022 relatif aux tarifs, codes de facturation et critères d'inclusion du dispositif de prise en charge de séances d'accompagnement psychologique