D'après les statistiques de Santé publique France (SPF) pour l'année 2023, les jeunes filles âgées de 11 à 17 ans affichent le taux d'hospitalisations pour automutilation le plus élevé.
Les données récentes de Santé Publique France (SPF) mettent en évidence une augmentation significative des comportements auto-agressifs chez les adolescentes. Le nombre d'hospitalisations pour geste auto-infligé (HGAI), incluant les tentatives de suicide et les automutilations, a connu une hausse de 2,9 %, atteignant 91 162 cas, avec une augmentation particulièrement marquée chez les femmes. Les adolescentes âgées de 11 à 17 ans représentaient 21 % des passages aux urgences pour geste suicidaire, une proportion nettement supérieure à celle observée chez les garçons du même groupe d'âge, qui s'élevait à 7 %.
SPF signale qu'en 2023, un peu plus de 70 000 passages aux urgences pour tentative de suicide ont été recensés à l'échelle nationale. Toutefois, des difficultés techniques en Corse et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) ont perturbé la collecte exhaustive des données. SPF précise que cela a conduit à une « sous-estimation significative des effectifs » dans ces deux régions, et par conséquent au niveau national, rendant impossible toute comparaison avec les années antérieures.
Il ressort des données disponibles que les femmes représentent environ deux tiers (66,2 %) des passages aux urgences pour geste suicidaire. Parmi elles, près de la moitié (43 %) sont âgées de 11 à 24 ans.
Les jeunes filles de 15-17 ans présentent le taux le plus élevé
« Chez les femmes, les taux les plus élevés étaient observés chez les jeunes filles de 11 à 17 ans et jeunes femmes de 18 à 24 ans avec des taux respectivement égaux à 557,5 et 401,2 pour 100 000 femmes, largement supérieurs aux autres classes d’âge. À un niveau plus fin, les jeunes filles de 15-17 ans présentaient le taux le plus élevé, toutes classes d’âge et sexes confondus avec 737,1 HGAI pour 100 000 (les 11-14 ans présentaient un taux de 423,0) », observe l'étude. Ces taux, dont l'augmentation est constatée depuis plusieurs années après une diminution en 2020 vraisemblablement liée à la pandémie de Covid-19, ont connu une forte progression à la suite de la crise sanitaire. En 2023, cette hausse semble se poursuivre chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans, tandis qu'elle paraît se stabiliser pour les tranches d'âge 15-17 ans et 11-14 ans.
À l'inverse des femmes, aucune augmentation significative des taux d'hospitalisation n'a été observée chez les hommes depuis 2019 », souligne Santé Publique France, confortant ainsi l'hypothèse d'une crise de santé mentale touchant particulièrement les femmes.