Pression, fatigue, surcharge mentale : les professionnelles du social et de la santé travaillent dans des conditions bien plus difficiles que la moyenne des salariées.

Les professionnelles du social et de la santé restent massivement exposées à des conditions de travail exigeantes, bien au-delà de la moyenne des salariées. C’est ce que montrent les derniers résultats de l’enquête TraCov2, menée par la Dares et analysée par la DREES. Pénibilité physique, surcharge mentale, implication émotionnelle : les tensions sont multiples, et les signaux d’alerte nombreux.. La pénibilité est à la fois physique, mentale et émotionnelle — bien au-delà des niveaux relevés chez les autres salariés. « 57 % des professionnelles du social et 64 % des professionnelles de santé effectuent des mouvements douloureux ou fatigants », contre 44 % dans l’ensemble des professions. Près de 7 femmes sur 10 doivent rester debout longtemps, alors que cette contrainte ne concerne que la moitié des salariés.

La pression psychologique s’ajoute à ces contraintes physiques. Elle est particulièrement marquée chez les professionnelles de santé : « 46 % déclarent travailler souvent ou toujours sous pression » et « 65 % estiment penser souvent ou toujours à trop de choses à la fois dans leur travail ». Les chiffres sont un peu plus faibles dans le social (22 % et 47 % respectivement), mais restent nettement supérieurs à la moyenne (29 % et 49 %).

Une implication émotionnelle forte

La composante émotionnelle du travail est, elle aussi, significative. « 48 % des professionnelles de santé sont émues souvent, voire tous les jours, dans le cadre de leur travail », contre 39 % dans le social et seulement 19 % dans l’ensemble des professions. Ces données traduisent une exposition constante à des situations humaines intenses.

Un respect perçu insuffisant

Malgré cet engagement, les professionnelles ne se sentent pas toujours reconnues à la hauteur de leurs efforts. « 50 % des professionnelles de santé estiment recevoir, au vu de leurs efforts, le respect et l’estime que mérite leur travail », contre 63 % des salariées toutes catégories confondues. Les professionnelles du social, elles, sont plus nombreuses à bénéficier de cette reconnaissance (63 %), mais également plus nombreuses à envisager de changer de métier : 23 %, contre 15 % dans la santé et 17 % dans l’ensemble des professions.

La santé personnelle, un levier de départ

Le motif le plus souvent invoqué pour envisager une reconversion reste la préservation de la santé. « 40 % des professionnelles de santé » et « 32 % des professionnelles du social » souhaitent changer de profession pour cette raison, contre 24 % pour l’ensemble des salariées.