La nouvelle ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé a annoncé, le 25 juillet, réfléchir à mieux indemniser, mais aussi à raccourcir le congé parental. Au fil des années, cette piste a été soutenue par plusieurs rapports dont celui adopté par la commission des affaires sociales du Sénat en juin.

« Je n'apporte pas de réponse immédiate, mais il faut ouvrir ce débat de manière collective, avec les parents, tous ceux qui travaillent avec de jeunes enfants, et les associations familiales », a dit à l'AFP Aurore Bergé.

La situation actuelle est « doublement insatisfaisante » selon elle : d'un côté de nombreux parents renoncent à bénéficier d'un congé parental car il n'est indemnisé que 429 euros par mois, de l'autre côté certaines femmes « utilisent le congé parental faute d'une solution de garde, et donc elles s'éloignent du marché du travail alors qu'elles ne le souhaitaient pas ».

Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement a confirmé, le 26 juillet, qu’ « une réflexion est ouverte ». Et d'ajouter : « La durée moyenne (du congé parental) est largement inférieure à la durée théorique. Ça soulève légitimement la question s’il ne faut pas rendre le dispositif plus attractif pour les parents, quitte à ce que sa durée théorique se rapproche de la durée réelle ».

Quelle rémunération pour un congé parental ?

Ce congé parental n’est pas rémunéré par l'employeur, mais il peut donner lieu à une allocation versée par la CAF. En cas d’interruption totale de l’activité, il ouvre la voie au versement de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) d'un montant de s’élève à 428,71 € par mois, délivrée par la Caisse d’allocations familiales (Caf). Le montant est ensuite dégressif en fonction du temps de travail effectué (278 euros pour une activité inférieure ou égale à un mi-temps et 160 euros pour un temps de travail entre 50 à 80 %).

En octobre 2021, un rapport remis au gouvernement par l'universitaire Julien Damon, conseiller scientifique de l’École nationale supérieure de sécurité sociale (E3NS) et Christel Heydemann, présidente de Schneider Electric France avait déjà considéré que le congé parental devait être raccourci et mieux indemnisé. Il proposait de le réduire à six mois par parent et de lier la prestation au salaire antérieur (avec un plafonnement). La prestation gagnerait à être versée moins longtemps – uniquement durant la première année de l’enfant – et revalorisée, estimait un rapport de la Cour des comptes en 2022.

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