Au cœur des violences conjugales, les mineurs demeurent les oubliés des décisions. Invisibles dans les procédures, insuffisamment protégés, rarement reconnus comme victimes à part entière. Le rapport « À vif », remis au ministre de la Justice, documente l’ampleur du problème et propose des leviers pour mieux sécuriser les enfants.

Les violences conjugales occupent une place croissante dans le débat public. Pourtant, la situation des enfants qui vivent dans ces foyers reste peu prise en compte par la justice. Le rapport « À vif », remis au ministre de la Justice, met en lumière ce décalage.

Rédigé par Gwenola Joly-Coz, première présidente de la cour d’appel de Papeete, et Éric Corbaux, procureur général près la cour d’appel de Bordeaux, il montre que les enfants restent largement invisibles, alors qu’ils sont présents dans la majorité des situations de violences conjugales.

Les chiffres réunis sont clairs : « 390 000 enfants par an seraient victimes des violences intrafamiliales ». La Ciivise (commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) observe de son côté que « toutes les 3 minutes, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle ».

La configuration familiale confirme cette réalité : « 82 % des femmes victimes de violences conjugales sont mères », et « 75 % des appelantes au 3919 en 2024 » également. Pourtant, au fil des dossiers, certains mineurs continuent d’être considérés comme « non concernés » s’ils « n’étaient pas dans la pièce » ou s’ils sont jugés « trop petits pour comprendre ».

Il vous reste % de cet article à lire.

Pour lire la suite, rejoignez notre communauté d’abonnés

Je découvre les offres

Vos avantages

  • L’accès illimité à tous les articles, décryptages, dossiers et interviews de la rédaction
  • Une information vérifiée, analysée et documentée
  • Un média indépendant et animé par des journalistes spécialistes du secteur social et médico-social