Quelles réponses le gouvernement va-t-il apporter, ce jeudi 26 octobre, aux violences urbaines qui ont embrasé la France en juin ? Marie-Pierre Cauwet, directrice de l’Association prévention spécialisée nationale (APSN) espère une reconnaissance de l’importance de l'action des éducateurs de rue auprès des jeunes des quartiers populaires.

Le 5 octobre, l’Association prévention spécialisée nationale (APSN) a participé au Conseil national de la Refondation (CNR) "post émeutes", présidé par Élisabeth Borne. Pour Marie-Pierre Cauwet, directrice de l'association, la priorité était de s’exprimer sur « des points essentiels permettant de consolider le positionnement de la prévention spécialisée dans le cadre de la protection de l’enfance ». Ce CNR qui a rassemblé essentiellement ministres, maires, élus locaux, syndicats ou autres experts de la ville n'a pas donné lieu à des annonces en réponse aux émeutes urbaines de juin. C'est, en effet, ce 26 octobre qu'Élisabeth Borne présente les mesures « régaliennes » du gouvernement en présence de 500 maires des communes les plus touchées par les violences urbaines, réunis dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur précisera celles ayant trait à « l’ordre républicain ». Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux détaillera « les mesures judiciaires sur la responsabilité parentale et la justice des mineurs », selon Matignon. Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles détaillera celles ayant trait au « soutien à la parentalité » et au « rétablissement de l’autorité parentale ».

En juillet, un mois après les violences urbaines, Emmanuel Macron prônait « l'ordre, l'ordre, l'ordre » et le « retour de l'autorité à chaque niveau ». Si l'exécutif s'est positionné sur un axe sécuritaire, les professionnels de la prévention spécialisée espèrent - et aspirent à - une plus grande reconnaissance de leurs rôles auprès des jeunes des quartiers populaires. Au moment des émeutes urbaines, l'APSN, Dynamo France et l'Union départementale des associations de prévention spécialisée du Val-de-Marne soulignaient, dans un communiqué commun, la nécessité « de prendre en compte concrètement les alertes de la prévention spécialisée au regard de l’inadéquation de certaines réponses apportées par les politiques publiques ».  


"La prévention spécialisée repose sur une politique volontariste. Quand un département fait le choix de la supprimer, d’en faire l’économie, le signal envoyé est que les jeunes des quartiers populaires ne comptent pas beaucoup."

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