L’association Caméléon lance un appel à « la mobilisation collective des citoyens, entreprises et politiques » pour garantir le respect des droits de l’enfant dans l’environnement numérique avec quatre propositions au travers d’un manifeste.

  1. Mener une campagne de sensibilisation nationale sur la cyberpédocriminalité à destination des jeunes, des parents et du grand public
  2. Accroître les moyens des enquêteurs spécialisés et faciliter la coopération internationale entre pays (par exemple : en cas de viol commandité en direct à l’étranger)
  3. Rendre obligatoire sur les plateformes la présence de référents formés sur les cyberviolences et développer des outils de prévention et modération afin de lutter contre l’exposition à la pornographie, l’exploitation sexuelle en ligne des mineurs ou son incitation
  4. Améliorer la législation en matière de droit à l’image et de droit à la vie privée des enfants

Le manifeste a déjà recueilli plus de 11 700 signatures au 22 novembre 2022.

La France est le deuxième pays hébergeur de contenus pédocriminels en Union européenne et occupe le 4ème rang au niveau mondial.

« Pourtant, notre pays ne compte que 25 enquêteurs de haut niveau dédiés à la lutte contre l’exploitation sexuelle en ligne des mineurs, dont 17 policiers et gendarmes à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) ». Dans son rapport intermédiaire, publié en mars dernier, et comprenant vingt recommandations, la Ciivise préconise de « doter les services de police judiciaire spécialisés dans la cyber-pédocriminalité des moyens humains et matériels nécessaires ». Selon Interpol, l'organisation internationale de police criminelle, on compterait ainsi 152 enquêteurs spécialisés aux Pays-Bas, 321 en Grande-Bretagne, contre seulement 30 en France.

Suite au premier conseil interministériel à l’enfance réuni le 21 novembre, le gouvernement a annoncé la création d’un office central de lutte contre les violences faites aux enfants pour les infractions les plus graves, notamment la pédocriminalité en ligne (lire notre article). Charlotte Caubel, la secrétaire d'État à l'Enfance a rappelé qu'une campagne de communication sera lancée début 2023, à l’occasion de la mise en œuvre de la loi sur le contrôle parental, pour aider les parents à accompagner leurs enfants sur Internet et les réseaux sociaux.