L'Ufnafaam (Union fédérative nationale des associations de familles d'accueil et assistants maternels) exprime à son tour, dans un communiqué, sa déception, suite au Comité interministériel à l'enfance du 20 novembre.

La fédération pointe du doigt des annonces « déconnectées des enjeux réels » dans lesquelles « les assistants familiaux ne sont même pas évoqués ». « Une fois de plus, on repousse aux calendes grecques les décisions fortes à même de sauver une aide sociale à l'enfance en très grande difficulté », s'inquiète-t-elle.

L'Ufnafaam avait été reçue en octobre dernier par Charlotte Caubel, la secrétaire d’État à l’Enfance pour évoquer les mesures attendues concernant l’accueil familial, pilier de la protection de l'enfance. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40% des placements d'enfants aujourd'hui sont réalisés en accueil familial. Cette proportion atteint même plus de 50% dans 60 départements », rappelle la fédération.

"Veut-on, oui ou non, privilégier cette forme d'accueil, reconnue par l'ONU comme le meilleur mode de placement pour l'enfant ou au contraire, veut-on laisser "pourrir" une situation qui verra le métier d'assistant familial disparaître d'ici 10 ans, par un effet mécanique de départ à la retraite ?", interroge l’Ufnafaam.

Si la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants avait parmi ses objectifs, celui de renforcer l'attractivité du métier d'assistant familial, des efforts restent à faire.

Un choc d'attractivité

Aujourd'hui, la pénurie d'assistants familiaux touche tous les territoires. « La part relative de l’accueil chez un assistant familial continue de diminuer », note la Drees. « À son maximum (67 %) parmi les 3-5 ans, l’accueil chez un assistant familial ne concerne plus que 20 % des 16-17 ans au profit de l’accueil en établissement (51 %), des modalités d’accueil pour adolescents autonomes (16 %) et des autres types d’accueil (13 %) », indique l'étude publiée en octobre.

Dans ce contexte, l'Ufnafaam réclame un « choc d'attractivité » pour « un métier du care, un métier d’avenir, en première ligne au service du bien-être des enfants protégés ».

La fédération appelle donc les pouvoirs publics à « sécuriser » le contrat de travail et le statut des professionnels, à améliorer leurs conditions de travail et à renforcer les dispositifs de recrutement. L'Unafaam souhaite que tous ces points soient étudiés dans le cadre d’un groupe de travail spécifique.

Lors de son audition le 21 novembre, devant la délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale, Charlotte Caubel a annoncé pour le mois de décembre « un temps politique fort » entre l'État et les Départements. Pour l'heure, les fédérations associatives du champ de la protection de l'enfance ne sont pas conviées. Autre rendez-vous majeur : la remise le 5 décembre au gouvernement du Livre blanc du travail social  Haut conseil du travail social (HCTS) qui doit rassembler des solutions concrètes contre la crise d'attractivité du secteur.