Sarah El Haïry est nommée ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille, ce 8 février, dans le gouvernement du Premier ministre, Gabriel Attal.

Elle remplace Charlotte Caubel, entrée au gouvernement d'Élisabeth Borne en juillet 2022 en tant que Secrétaire d’État chargée de l’Enfance et qui a elle-même succédé à Adrien Taquet.

Rattachée à trois ministres différents

La ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille est rattachée à trois ministres différents : Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Nicole Belloubet, à l’Éducation nationale et de la Jeunesse et Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice.

Sarah El Haïry a été successivement secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel et enfin secrétaire d’État chargée de la Biodiversité.

Un mois après l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon, l'équipe gouvernementale est désormais complète.

Premières réactions

« Sarah El Haïry, ministre déléguée en charge de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, rattachée à trois ministres : C. Vautrin, N. Belloubet, É. Dupond-Moretti. Sur LinkedIn, on dira que cela va faciliter l'interministériel, sur X que les arbitrages vont être compliqués », observe Thierry Herrant, chargé de mission à l'Ufnafaam (Union fédérative nationale des associations de familles d’accueil et assistants maternels).


« Un léger progrès d’avoir une Ministre déléguée plutôt qu’une Secrétaire d’Etat qui n’avait aucun pouvoir »

« Un regret à chaud, celui de ne pas avoir une Ministre de plein exercice assistant au Conseil des ministres. En même si c’est un léger progrès d’avoir une Ministre déléguée plutôt qu’une Secrétaire d’Etat qui n’avait aucun pouvoir », commente, sur LinkedIn Claude Roméo. L’ancien directeur de l'enfance et de la famille de Seine-Saint-Denis s’interroge sur « qui aura la tutelle de la CNAF et des Directions de la Jeunesse, rattachées aux Directions de la cohésion sociale ».
Claude Roméo ne cache pas sa perplexité sur la nature de la politique sera mis en œuvre « compte tenu de l’absence de référence à l’enfance dans le discours de politique générale du Premier ministre et de la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’enfance (l’école, la santé, les droits de l’enfant, la justice des mineurs, la protection de l’enfance)… ».

« 7 ans sont déjà passés sans grande réforme pour l’enfance en France même si quelques avancées »

« L’important reste de savoir qu’elle politique sera conduite et les marges de manœuvre qu’elle aura au sein de ce gouvernement ? », interroge, à son tour, Isabelle Santiago sur le réseau LinkedIn. « L’enfance est un secteur fondamental et transversale donc il faut stopper la valse des secrétaires d’État sur ce secteur, et note que c’est un poste de ministre délégué au regard du portefeuille confié. Nous n’avons pas de ministre de plein exercice permettant de siéger au conseil des ministres ce qui est un regret », poursuit la députée socialiste du Val-de-Marne et vice-présidente de la délégation aux droits des enfants à l’Assemblée nationale, « 7 ans sont déjà passés sans grande réforme pour l’enfance en France même si quelques avancées ».

« Les attentes sont fortes »

« Son portefeuille est important, si j’en juge par son intitulé : la petite enfance, la jeunesse et le service national universel, la politique familiale et le soutien à la parentalité, la protection de l’enfance . Tous ces sujets ont de gros chantiers en cours et j’attends les décrets d’attribution pour en connaître parfaitement les contours. Concernant plus précisément le secteur de la petite enfance, je reste totalement mobilisée sur l’avancée de tous nos travaux : comité de filière mise en place du service public [de la petite enfance], revalorisations salariales, qualité de l’accueil des tout petits, plan sur l’accueil individuel, congé de naissance… et tous ceux que les représentants du secteur peuvent et pourront nous faire remonter », réagit, dans un post LinkedIn Elisabeth Laithier, présidente du Comité de filière petite enfance. « Les attentes sont fortes, nous avons le devoir de ne pas les décevoir : sans des professionnels de l’accueil individuel et collectif qualifiés, formés, bien traités , en nombre suffisant , tous les autres dossiers auront beaucoup de mal à aboutir ».

« Renforcer l’animation de la politique de prévention et de protection de l’enfance sur un plan interministériel »

Florence Dabin, présidente du GIP France Enfance Protégée, Présidente du Département de Maine-et-Loire, et vice-présidente de Départements de France salue la nomination de Sarah El Haïry : « le rattachement de ce ministère délégué à trois ministres majeurs : la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, à la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, permet de renforcer l’animation de la politique de prévention et de protection de l’enfance sur un plan interministériel », juge-t-elle, dans un communiqué.

Autres nominations

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(publié le 8 février, mis à jour le 9 février)