Alors que le gouvernement dresse un bilan de la stratégie nationale autisme et troubles du neurodéveloppement 2018-2022, l'association Autisme Info Service réclame un nouveau plan autisme 2023 – 2027 "renforçant les efforts déjà mis en place".

A l'approche de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le 2 avril, et de l'élection présidentielle, le gouvernement dresse un bilan de la stratégie nationale autisme et troubles du neurodéveloppement 2018-2022.

« Le repérage et l'accompagnement précoce des enfants de 0 à 6 ans s'est massifié», se satisfont Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap et Claire Compagnon, sa déléguée interministérielle, dans un communiqué commun. Concrètement, 20 000 enfants autistes ont été repérés puis adressés à l'une des 76 plateformes de coordination et d'orientation (PCO) déployées sur tout le territoire, contre 150 en 2019 et 6 000 en 2020. Parmi eux, 12 000 ont bénéficié du financement total des interventions d'un ergothérapeute, psychomotricien ou psychologue. D'autre part, le livret de repérage des TND chez les enfants de 7 à 12 ans, incluant les enseignants, est « opérationnel ». Des PCO dédiées devraient ouvrir leurs portes courant 2022 partout en France.

« La dynamique de scolarisation des élèves autistes, en milieu ordinaire et à plein temps, a été soutenue et le sera encore à la rentrée prochaine », assure le gouvernement. Plus de 42 000 élèves autistes étaient scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée de septembre 2021. 336 classes spécifiques ont été créées sur tout le territoire : des Unités d’enseignement maternelle autiste (UEMA) et élémentaire (UEEA). Pour la rentrée de septembre 2022, 86 nouvelles ouvertures de classes sont d’ores et déjà prévues ainsi que la création de 72 nouveaux dispositifs dans l’école ordinaire à la rentrée 2022 : 58 UEMA, 14 UEEA ou DAR. Ce qui représente une capacité d’accueillir 600 élèves TSA supplémentaires à la rentrée 2022. 11 millions d'euros de crédits médico-sociaux ont été délégués aux agences régionales de santé (ARS) pour financer des dispositifs de type Sessad (services d'éducation spéciale et de soins à domicile), pôles de compétences et de prestations externalisées, services expérimentaux…, prioritairement dédiés à l’accompagnement des adolescents autistes engagés dans une formation professionnelle ou technologique.

Pour l'association Autisme Info Service « les ruptures, dans le parcours d’accompagnement, restent trop fréquentes, et notamment à l’adolescence ».

« L’amélioration de la qualité des parcours et des accompagnements aura été au cœur de la politique de soutien des familles », soutient le gouvernement. 2022 s’ouvre dans cette même perspective avec la diffusion d’un annuaire de médecins référents TND et la mise en place d’un dispositif mobilisant les forces de l’ordre en cas de disparitions de personnes autistes. 22 millions d’euros sont consacrés à la formation continue des professionnels de santé. Par ailleurs, 44 centres d’actions médico-sociale précoce (CAMSP), 39 centres médico-psycho-pédagogique (CMPP) et 29 centres médico-psychologique (CMP) se sont portés volontaires pour expérimenter différents outils permettant d’améliorer la qualité du parcours des personnes avec un TND. Un annuaire de médecins référents en matière de TND a été diffusé au mois de mars aux cellules départementales de recueil des informations préoccupantes (Crip) et aux magistrats pour mettre fin à la confusion entre maltraitance et TND.

Pour l'association Autisme Info Service « les ruptures, dans le parcours d’accompagnement, restent trop fréquentes, et notamment à l’adolescence. Si l’accompagnement jusqu’à 12 ans est désormais plutôt fluide, le parcours au-delà s’avère beaucoup plus complexe et les options restent trop peu nombreuses, voire inexistantes, pour accompagner correctement et particulièrement les jeunes autistes sévères ».

Autisme Info Service déplore également des déserts médico-sociaux et les inégalités territoriales : « L’analyse des ressources disponibles a permis de souligner une grande hétérogénéité selon les régions. Ainsi la fracture reste particulièrement frappante dans certaines régions telles que les Hauts-de-France (0,19%), la Bretagne (0,24%), le Grand Est (0,25%) et la Normandie (0,27%) où le manque de ressources disponibles est le plus flagrant, sur moyenne nationale estimée à 0,33%, avec une prépondérance pour la Corse (0,71%) et la région Ile de France (0,49%). »

L’association interpelle les candidats à l’élection présidentielle « pour un nouveau plan autisme 2023 – 2027 renforçant les efforts déjà mis en place ».