Selon une étude Ipsos pour Notre Avenir à Tous, publiée le 29 novembre, 53 % des adolescents âgés de 11 à 15 ans souffrent, en 2022, de symptômes d’anxiété ou de dépression, soit une augmentation de dix points par rapport à l’année dernière.

« C’est un phénomène global qui touche toutes les catégories, les filles (32%) comme les garçons (30%), les 11-12 ans (32%) comme les 13-14 ans (30%) ou de 15 ans (30%) », note l'étude (1) tout en soulignant que pour la première fois en 2022, « la suspicion d’état d’anxiété généralisé touche plus fortement les adolescents issus de catégories plus favorisées ». Plus d’1 jeune sur 3 estime que ces problèmes ont eu des répercussions sur leur scolarité et sur leurs relations avec les autres : une progression de 7 points par rapport à 2021.

Autre constat préoccupant : les pensées suicidaires progressent de 7 points (17% contre 10% en 2021). Et même 10% des adolescents seraient en dépression sévère (stable entre 2021 et 2022).

Malgré la progression du niveau d’anxiété, le niveau de bien-être général déclaré reste stable (7,3/10 contre 7,2/10 en 2021). L'Ipsos estime que le niveau de mal-être est sous-estimé par les adolescents. Seulement 6 % des jeunes sondés déclarent qu’ils ne vont pas bien. Et le niveau de bien-être des adolescents les plus anxieux reste également stable : 6,1/10. « Un niveau lui aussi sous-déclaré », souligne l'étude.

L’école est la principale source de stress des adolescents. Le système de notation semble être le facteur le plus anxiogène car 63 % des jeunes sondés sont « très angoissés quand ils ont des interrogations ou quand on leur rend des notes » et 37 % ont « très peur de certains professeurs ».

Dans leur très grande majorité, les adolescents déclarent pouvoir parler avec des proches des choses et sujets qui les passionnent (87%), de ce qu’ils souhaitent faire plus tard (84%), des problèmes qu’ils rencontrent (77%) ou encore demander des conseils sur des sujets intimes (69%).

A contrario, 1 adolescent sur 4 dit n’avoir personne pour parler de ses problèmes (23%) Par ailleurs, seulement 36% des adolescents déclarent avoir parlé à un adulte (professeur, psychologue ou psychiatre, médecin ou infirmière au collège/lycée) des problèmes qu’ils rencontrent.

Et plus d’1 adolescent sur 4 souffrant d’un niveau d’anxiété nécessitant une évaluation psychiatrique dit n’avoir parlé de ses problèmes à personne d’adulte à l’école (44%). En cause, 1 adolescent sur 2 juge que ces problèmes ne sont pas suffisamment graves pour en parler à quelqu’un. Une tendance en augmentation (36%, +9 points) chez les adolescents dont le niveau d’anxiété nécessiterait une évaluation clinique.

(1) Ipsos a interrogé par Internet du 13 octobre au 21 octobre un échantillon représentatif de 1000 adolescents Français âgés de 11 ans à 15 ans.