Xavier Benarous, pédopsychiatre à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière a présenté les conclusions de son travail de recherche sur le « repérage diagnostique des troubles de l'humeur chez les enfants placés à l'aide sociale à l’enfance (ASE) », lors d'un colloque sur les violences faites aux enfants et adolescents, le 12 septembre à Paris.

Les enfants confiés à l’ASE, exposés à des situations de traumatismes souvent chroniques, répétés, sont « particulièrement à risque de développer des troubles de l’humeur plus fréquents, plus sévères, plus résistants », explique Xavier Benarous, pédopsychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), lors des troisièmes journées de la recherche "sur les violences faites aux enfants et adolescents et conséquences vie entière (VEAVE)", le 12 septembre à Paris.

Pour rappel, selon les travaux du Pr Guillaume Bronsard, chef du service hospitalo-universitaire psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent du CHRU de Brest, les enfants maltraités et les enfants confiés à l’ASE cumulent « tous les facteurs de risque connus du développement des troubles psychopathologiques ou psychiatriques ». Ils sont sujets à « une très haute vulnérabilité psychiatrique » et propices à développer des troubles de l’humeur, de l'anxiété, de la régulation émotionnelle, de la cognition…( lire notre article).

Les troubles de l'humeur chez les enfants accompagnés par l'ASE sont plus sévères, plus difficiles à repérer, avec un recueil de symptômes difficile et une confusion avec les modalités d'attachement, liste Xavier Benarous. En dépit de ce constat, le pédopsychiatre fait part d’un « paradoxe » dans le recours aux soins - observé sur le plan international - avec une utilisation très importante des services d’urgence en cas de crise chez ces enfants (urgences pédiatriques, hospitalisation de crise), mais pas toujours de suivi dans des dispositifs de soins dans la durée.

« Les professionnels de santé ont l'impression que les enfants placés à l’ASE sont des patients résistants. Est-ce inhérent à leurs troubles de l'humeur ou au fait que ces enfants n’arrivent pas à accéder à des soins dans la durée ? Cette question a motivé notre travail de recherche », indique le pédopsychiatre.

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